En octobre 2016, le jeune Nicolas, 16 ans, perdait la vie au passage à niveau de la gare de Wavrin, percuté par un train. Depuis, ses parents se battent pour la sécurisation de la gare, et pour un aboutissement du dossier sur le volet pénal. Plus de cinq ans après, la SNCF est mise en examen pour homicide involontaire.
Le 17 octobre 2016, Nicolas, un adolescent de 15 ans, perdait la vie dans un tragique accident, fauché par un train au passage à niveau de la gare de Wavrin. Pressé de prendre son train du matin, il s'était engagé malgré l'abaissement des barrières et les feux d'alerte côté route. Le passage des piétons, lui, restait possible lors du passage des trains. "Et si la gare de Wavrin avait une passerelle pour ne plus être obligé de traverser les voies ? Et si la gare de Wavrin ne permettait pas le passage de piétons lorsque les barrières sont baissées, et si le signal sonore fonctionnait lorsque la lumière rouge clignote ?" interrogeaient alors les parents de l'adolescent, Muriel Danel et Denis Cottin.
Depuis 6 ans, à travers leur collectif Nicolas Forever, ils ont tout mis en oeuvre pour faire sécuriser la gare de Wavrin. Le passage à niveau a été inscrit sur une liste prioritaire de sécurisation et en octobre 2019, une barrière piéton a été installée en gare de Wavrin. Une toute petite victoire pour la famille Danel-Cottin, qui réclame une sécurisation plus complète du passage à niveau. Sur ce plan, la situation est suspendue a une décision du Cerema, qui doit se prononcer sur la pertinence du nouvel équipement avant toute autre avancée. Mais les parents de l'adolescent se battaient également sur le volet pénal, un aspect de l'affaire qui a connu une avancée majeure.
"La SNCF avait fait passer mon fils pour un jeune écervelé"
"SNCF réseau et SNCF mobilités ont été mis en examen pour homicide involontaire par personne morale, le 8 avril, annonce le père de Nicolas, Denis Cottin. En effet, la Justice a estimé qu’il avait des indices graves ou concordants justifiant cette double mise en examen." La famille, sur conseil de son avocat, était restée jusque-là discrète mais c'est, pour eux, une avancée très importante, après plus de 5 ans d'attente.
"On est déterminés, le couteau entre les dents, assène Denis Cottin. Evidemment, ça ne nous ramènera pas Nicolas. Mais la SNCF avait fait passer mon fils pour un jeune un peu écervelé avec des écouteurs sur les oreilles qui serait passé sous des barrières. La perte de Nicolas a été épouvantable, et on s'est toujours battus pour affirmer qu'il était une victime, de ce passage à niveau absolument pas sécurisé et victime de cette gare laissée à l'abandon comme beaucoup de petites gares secondaires."
Dans ce dossier complexe, la famille devra encore patienter plusieurs mois avant un éventuel procès, une attente qui n'effraye pas le père de Nicolas. "S'il y a une décision en notre faveur, je veux qu'elle fasse jurisprudence. Que d'autres familles comme nous se disent : ils sont allés au bout, nous aussi, on peut gagner."
Contactée par France 3 Hauts-de-France, la SNCF n'a pas souhaité faire de commentaire dans le cadre de l'ouverture de cette procédure.
