Le monument datant du 7e siècle est en train de tomber en ruine. Le maire tente de mobiliser partenaires institutionnels et mécènes pour financer des travaux et donner une seconde vie à ce bâtiment cher aux habitants de la commune.
Stéphane Wilmotte, le maire d’Hautmont est dépité... Les yeux rivés vers l’abbaye de sa commune, il ne peut que constater les dégâts.
Celle-ci, propriété de la ville, n’est plus entretenue depuis vingt-cinq ans. Elle tombe désormais en ruine, frappée par un incendie dévastateur en 2014 qui a vu une partie de son toit disparaître. Autre problème : des infiltrations d’eau sont en train de fragiliser l’édifice. Des morceaux de toiture, de bois, de pierre, jonchent le sol à divers endroits du bâtiment.
"Il y a urgence à entamer des travaux"
"Regardez dans cette pièce, l’eau ruisselle tellement qu’on se croirait sous la pluie ! Déplore le maire de la commune. Il y a urgence à entamer des travaux, nous les estimons à 15 millions d'euros pour remettre le bâtiment en l’état."
Problème, où trouver cette somme dans cette période si spéciale, alors que la commune doit faire face à des difficultés sociales. Jadis surnommée la ville aux mille cheminées, en rapport à ses usines, elle a vu au cours des décennies les emplois disparaitre.
"Cette abbaye de 1400 ans construite sous Dagobert et qui aurait vu passer Charlemagne dépasse la ville et ses habitants, explique Stéphane Wilmote. Il faut que les collectivités nous aident. J’ai même sollicité Stéphane Bern à ce sujet. La municipalité est ouverte à tout : pourquoi pas des salles de réception ou un bâtiment privé ? Ou alors un bâtiment administratif ? Tout est possible." Et le maire de citer l’exemple d’une réhabilitation réussie, celui du Royal Hainaut à Valenciennes.
La commune a déployé une banderole sur l’un des murs de l’abbaye pour sensibiliser la population. Elle a lancé une page web dédiée à la sauvegarde du site. Le temps presse pour sauver ce joyau de 5000 mètres carrés