C'est la 4e édition du Loto du Patrimoine, lancé par l'animateur Stéphane Bern. Cette année, le château d'Esquelbecq, l'un des derniers héritages de l'architecture flamande dans la région, situé dans le Nord, pourrait bien recevoir un coup de pouce de 150 000 euros.
C'est comme un voyage dans le temps. Pour la visite, on quitte le village par un petit ruisseau, et il faut encore marcher à travers un sous-bois. Le château d'Esquelbecq se dévoile, au milieu de sept hectares de verdure. Le bâtiment est un des derniers héritages de l'architecture flamande dans la région et témoigne de près de cinq siècles d'histoire. Un château de 800 m2, dont les quatre tours paraissent inébranlables, comme plantées dans le sol pour toujours. L'imposante bâtisse se reflète dans les douves. "C'est une des caractéristiques du château, dans l'eau, on voit le reflet des nuages, du ciel et du bâtiment", explique Johan Tamer-Morael, le propriétaire du château.
Mais ce miroir d'eau doit être entretenu. Car le château subit les outrages du temps. "Le dernier curage a dû être fait à la main au milieu du XIXe siècle", observe Johan. Il faut donc évacuer les 10 000 m3 de boue et de sédiment qui encombre la serpentine, le canal qui achemine l'eau jusqu'aux douves. "Heureusement, on va pouvoir faire ça avec des pelleteuses et des pompes, pas comme à l'époque", rit Johan. Mais ce chantier a un coût. De même que les menuiseries de l'aile ouest à remplacer. "On a environ quarante fenêtres à restaurer, qui ont entre 100 et 150 ans. C'est prioritaire pour nous, pour continuer à accueillir du public."
Il accueille tout de même des visites
Le château est inhabitable. Mais depuis 2017, il accueille de nouveau du public. D'abord dans ses jardins puis peu à peu en intérieur, après avoir été fermé pendant 35 ans. Johan a monté une association pour tenter de sauvegarder ce patrimoine. Et ce lundi 30 août, il a reçu une nouvelle qui pourrait changer la donne. La Fondation du patrimoine a publié la liste des cent monuments retenus dans le cadre de son Loto annuel. Le château d'Esquelbecq y figure, parmi cinq monuments de la région. "C'est déjà super, ça va faire parler de nous. C'est comme une sorte de prix qu'on gagne et qui vient féliciter le travail de toute une équipe, de l'association", se félicite Johan.
Pour candidater, l'association a dû déposer un projet avec devis et justificatifs et demander un montant. "On a tablé sur 150 000 euros. Au total, les rénovations de cette partie du château vont nous coûter environ 500 000 euros. Ce serait donc une partie du financement et on espère avoir la totalité de la somme demandée." Car l'obtention de cette somme est conditionnée à la participation au Loto. "Les montants ne sont pas encore définis, ça dépend des recettes de la Française des jeux." Concrètement, plus les gens achètent de tickets, plus l'association a de chance d'obtenir les 150 000 euros demandés. "On espère vraiment avoir la totalité de la somme, c'est une aide primordiale", renchérit Johan.
Pour la 4e édition du Loto du patrimoine, 6 tirages vont être réalisés, jusqu'au 18 septembre. Coût de la participation : 2,20 euros, le prix d'une grille de loto classique. Gain potentiel : 2 millions d'euros à chaque tirage. Pour chaque grille achetée, 54 centimes d'euros sont reversés à la fondation du Patrimoine. Il reste cinq tirages pour participer, les 11, 13, 15 et 18 septembre.