Les inscriptions sur les camions pour manifester contre le manque d'effectifs n'ont visiblement pas plu à la direction des pompiers du Nord. Elle a assigné sept syndicats devant le tribunal de grande instance. L'audience avait lieu ce mardi.
Le dialogue était déjà difficile depuis le début du mouvement de grève des pompiers le 20 novembre dernier pour manque d'effectifs. Depuis ce mardi matin, il semble maintenant impossible.
Sept syndicats sont assignés par la direction du Service départemental d'incendie et de secours (SDIS) du Nord en référé. En cause notamment des peintures avec des inscriptions comme "population en danger" sur leurs véhicules de service.
À l'issue de deux longues heures de plaidoiries, les divergences demeurent plus que jamais.
"On voit un employeur qui essaie de nous retirer notre droit d'expression, un droit fondamental. Ils mettent tout en oeuvre pour nous couper le droit à la parole et à l'expression auprès de la population", précise Quentin de Veylder, secrétaire général CGT du SDIS 59. "Notre service est toujours assuré comme d'habitude".
La direction se défend
"L'objet de l'assignation qui était portée par le SDIS 59 aujourd'hui, c'était de faire taire les organisations syndicales", explique Me Zoran Ilic, avocat du syndicat Avenir Secours. "De leur dire 'si vous faites comprendre à vos adhérents qu'il y aurait peut-être un intérêt à faire valoir ou à porter vos revendications', on va vous assigner en justice. Ça c'est intolérable."De son côté, la direction se défend de vouloir toucher à la liberté d'expression. "Le service départemental, c'est son rôle que de rappeler à ses troupes, les sapeurs-pompiers, que ce qu'on leur propose, ce qu'on les incite à faire n'est pas réglementaire", détaille Me Jean-François Segard, avocat de la direction du SDIS.*
Pour la première fois, les cadres sont solidaires du mouvement. Le SDIS du Nord est le plus important de France, et à ce jour, il manquerait 200 pompiers pour excercer sa mission.
Saisi en référé, le tribunal de grande instance donnera sa décision le 12 décembre prochain. Les pompiers du Nord, toujours en grève, sont bien décidés à poursuivre leur mouvement. Ils se sont symboliquement bâillonnés ce mardi soir devant le centre de secours de Villeneuve-d'Ascq.