Consultation à 50 euros, réorganisation du système de soin... Le collectif Médecins pour demain relance un deuxième mouvement de grève, après celui du 1er décembre, basé sur les mêmes revendications. Des généralistes fermeront leur cabinet lundi 26 décembre, pour une durée indéterminée.
Mieux vaut ne pas être malade pendant ces fêtes de fin d'année. A partir du lundi 26 décembre, et pour une durée non définie, des praticiens généralistes vont fermer leur cabinet dans le cadre d'un mouvement de protestation initié par le collectif Médecins pour demain.
Une grève qui s'invite dans un climat tendu, alors qu'une triple épidémie hivernale de Covid-19, de bronchiolite et de grippe, pèse sur des services d’urgences saturés. Jeudi, le ministre de la Santé, François Braun, a lui-même qualifié la situation "critique au niveau du système de santé".
Consultation à 50 euros
Temps de travail à rallonge, overdose des tâches administratives et revenus en baisse... Les raisons de la contestation sont similaires à la grève déjà menée au début du mois de décembre. Les revendications se focalisent une nouvelle fois sur la revalorisation du tarif de consultation de 25 euros à 50 euros.
A Croix, le docteur Charani a annulé l'ensemble de ses rendez-vous prévus lundi 26 et mardi 27 décembre. Il avait déjà fermé son cabinet de la maison de santé du Parc le 1er décembre, pour manifester sa colère.
Le praticien déplore que cette colère n'ait "pas été entendue". "La médecine générale est en souffrance, lance-t-il. Alors si le gouvernement veut des médecins, il faut mettre de l'argent sur la table." S'il estime que le tarif à 50 euros "parait beaucoup", il explique qu'il "faut mettre la barre haute pour ensuite négocier".
"Ça va embouteiller le 115"
Tous les médecins ne fermeront pas leur cabinet la semaine prochaine. Docteur Bock, s'il se dit "solidaire" avec les grévistes, accueillera ses patients comme prévu. "On ne peut pas les laisser sans soins dans un contexte aussi tendu dans les hôpitaux avec la situation épidémique, assure ce responsable de la maison de santé de Denain.
Ce mouvement de la médecine libérale pourrait avoir des répercussions sur le Samu et l'hôpital, déjà malmenés en cette période de vacances. "Ça va embouteiller la régulation, indique Charles Charani, qui tient des gardes au 115 du Nord. Le nombre d'appels est déjà phénoménal en ce moment."
L'ampleur de la participation à cette grève et la durée de celle-ci restent indéterminables pour l'heure. Toutefois, Dr Charani affirme que sur le fil de discussion Whatsapp dédié au mouvement, ses confrères "sont bien remontés".