"On ne doit pas se résigner", plusieurs manifestations dans les Hauts-de-France contre la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre

Arras, Amiens, Calais, Lille... Ce samedi 7 septembre 2024, dans les Hauts-de-France, des milliers de manifestants ont marché dans les rues contre le "coup de force" d'Emmanuel Macron après la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre.

Ce samedi 7 septembre, plus de 150 manifestations étaient organisées en France contre le "coup de force" d'Emmanuel Macron à l'initiative d'associations étudiantes et lycéennes car "les organisations syndicales ont eu du mal à se décider au niveau national donc on a pris les devants".

Dans les Hauts-de-France, de nombreuses villes étaient également mobilisées. Pour rappel, le 5 septembre, Emmanuel Macron nommait Michel Barnier Premier ministre. 

"On a gagné, il faut le rappeler"

"Barnier du Balais, Macron destitution"... À Arras, plusieurs centaines de personnes ont défilé dans les rues pour demander un changement de Premier ministre. Parmi les manifestants, Marine Tondelier, conseillère régionale des Hauts-de-France et secrétaire nationale d'EELV, a appelé à ne pas se résigner. "Si on se résignait, alors ils gagneraient une deuxième fois. C'est ça qu'ils veulent, qu'on arrête de manifester, d'aller voter, qu'on soit dégoûtés. Parce que si les dégoûtés partent, qui restera ?", a-t-elle demandé lors d'une prise de parole publique.

Elle admet que cette décision est difficile à encaisser : "c'est vrai que c'est dur, on ne va pas se mentir. On a fait une super coalition, le Nouveau Front Populaire, on a fait une superbe campagne ici comme ailleurs, on a gagné, il faut le rappeler".

La victoire collective des élections législatives, c'était le front républicain. En échange de ce geste que nous avons tous fait, qu'avons nous eu ? L'affront républicain.

Marine Tondelier, conseillère régionale des Hauts-de-France

La conseillère régionale pointe du doigt le refus d'Emmanuel Macron de "reconnaître le résultat de l'élection" mais aussi "la mauvaise foi qui me paraît être la seule bonne explication" à sa décision de ne pas nommer de Premier ministre pendant l'été.

Elle appelle notamment à continuer de se rendre dans les urnes, "dans les réunions publiques, dans les syndicats, dans les assos, dans tout ce que vous voudrez, mais on ne laissera pas tomber", a-t-elle conclu. 

300 personnes à Amiens

À Amiens, selon notre journaliste sur place, à peu près 300 personnes étaient présentes pour manifester contre la décision d'Emmanuel Macron à la suite de l'appel de l'Union Etudiante Picardie. La CGT en dénombre 400 tandis que la police en a compté 150. 

Zahia Hamdane, députée LFI de la 2ème circonscription de la Somme, était également présente. "C'est très important puisqu'Emmanuel Macron a choisi son Premier ministre alors que le Nouveau Front Populaire est arrivé en première position avec 193 députés". Elle regrette la nomination de Michel Barnier, d'autant plus que "ça devait être Lucie Castets qui devait être à ce poste-là". 

Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier. Donc c'est la vieille politique qui revient. En plus, une vieille politique qui revient avec l'appui du Rassemblement national.

Zahia Hamdane, députée LFI de la 2ème circonscription de la Somme

Sa présence était "importante" car "la manifestation est appelée par des associations étudiantes qui se sont mobilisées". D'autres associations comme ATTAC et le Planning Familial se sont rangées à leurs côtés.

La députée rappelle que plus de 150 manifestations déclarées ont eu lieu en France "pour dire non à Emmanuel Macron, non à son gouvernement, non à son continuum de projet de casse sociale et pour que le respect de la démocratie puisse se vivre enfin en France". 

D'Arras à Amiens, de nombreux manifestants se disent "choqués de la décision qui a été prise de nommer Monsieur Barnier Premier ministre alors que le parti LR a terminé dernier.", très exactement à la quatrième place. 

À Calais aussi, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées. Une manifestation est prévue à Lille, place de la République, à partir de 18h30.

Avec Clara Delcroix, Léo Marron et Hélène Tonneillier / FTV