Depuis la loi sur le logement votée en 2013, l'État peut céder à titre gratuit des biens qui lui appartiennent pour construire des logements sociaux. Ce mercredi à Lille, un premier bâtiment issu de ce dispositif a été inauguré.
La loi de 2013 prévoyant la cession à titre gratuit de biens de l'Etat pour édifier des logements sociaux a connu sa première concrétisation avec l'inauguration mercredi à Lille d'un centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) baptisé L'Escale.
Grâce à ce don de l'Etat, les promoteurs du projet (Métropole européenne de Lille, Ville de Lille et le bailleur et maître d'ouvrage ARELI) ont pu faire l'économie de l'achat du foncier, d'un coût estimé à 830.000 euros, ce qui a rendu possible le financement de ce projet d'un montant de trois millions d'euros, selon le président de l'ARELI François Podevin. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) a consenti un prêt.
"C'est une grande première en matière de mobilisation à titre gratuit du foncier de l'Etat", s'est-il réjoui.
Installé, au prix d'une importante rénovation, sur le site de l'ancien château du CETE, un bâtiment classé situé dans le quartier central des facultés, le bâtiment accueille depuis le 1er juillet des exclus à la recherche d'un logement (familles et femmes seules). D'une surface totale de 1 500 m2, il comporte, outre six lits de "halte soins santé", 45 places d'hébergement, avec cuisines, salles à manger et buanderies communes.
Application concrète de la loi ALUR
Une dizaine de salariés y travailleront, notamment pour s'occuper de l'accompagnement des personnes hébergées, dont le séjour ne pourra excéder quelques mois, dans l'attente d'un logement pérenne. L'Escale est gérée par l'association de veille sociale et d'insertion Eole.Préfète du Nord déléguée à l'égalité des chances, Sophie Elizéon a salué cette réalisation de "solidarité à l'égard des plus fragiles" qui doit permettre le "ravitaillement en énergie" des pensionnaires. L'Etat prend en charge les frais de fonctionnement de cette structure, a-t-elle précisé.
Au nom de la maire de Lille Martine Aubry, souffrante, l'adjointe au Logement Estelle Rode y a vu la preuve que "la loi ALUR a des applications concrètes en matière de mixité sociale".
La loi de 2013 sur la cession gratuite de terrains par l'Etat avait été voulue par François Hollande.