Prysmian-Draka : ce qu'il faut retenir de la réunion entre les syndicats, la direction et les élus

Près de quinze jours après l'annonce de la fermeture de l'usine de Prysmian-Draka à Calais, Xavier Bertrand a rencontré la direction, mercredi 6 décembre. Le président de Région se dit "pas convaincu" par les explications du groupe. L'heure est désormais à la négociation des termes du plan social.

Une réunion, des discussions, mais aucune certitude donnée sur l'avenir des 82 salariés sur le point d'être licenciés. Ce mercredi 6 décembre, près de deux semaines après l'annonce de la fermeture du site de Draka Comteq à Calais, Xavier Bertrand est venu rencontrer la direction du groupe Prysmian spécialisé dans le secteur des télécommunications et des câbles d’énergie.

"Ils ont essayé de nous expliquer pourquoi ils fermaient l'usine, mais franchement, nous n'avons pas été convaincus et je ne suis pas sûr qu'ils convainquent des juges.", a déclaré le président des Hauts-de-France, à la sortie de ce rendez-vous, qui comptait la présence de la maire de Calais, Natacha Bouchart, et des représentants syndicaux.

Des justifications "peu convaincantes"

L'entreprise expliquait, dans un communiqué du 20 novembre, que sa décision était une "conséquence de la fin programmée du Plan très haut débit en France" - stratégie gouvernementale d'installation de la fibre optique - et des difficultés du secteur face à une baisse des volumes de câbles à fibre optique. Précisant que la production de fibre optique de Calais sera redéployée au sein des usines françaises du groupe à Montereau-Fault-Yonne (77) et à Chavanoz (38).

"Tout cela ressemble à de la fermeture préventive d'une usine qui aujourd'hui fait des profits."

Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France

Des justifications retoquées par les autres acteurs présents autour de la table. "Tout cela ressemble à de la fermeture préventive d'une usine qui aujourd'hui fait des profits", assure Xavier Bertrand. "La justification économique ne tient pas la route et il va falloir qu'ils justifient clairement ce qu'ils veulent faire, et comment ils vont le faire", ajoute Grégory Agneray, représentant de la CGT.

Des négociations à venir

"L'objectif est de sortir dignement de ces négociations et que chacun d'entre nous puisse retrouver un emploi derrière."

Grégory Agneray, représentant de la CGT

Pour l'heure, aucune garantie n'a été donnée aux salariés. Le dur des négociations des termes du plan social doit démarrer à partir du jeudi 7 décembre. Le but ? "Sortir dignement et que chacun d'entre nous puisse retrouver un emploi derrière", affirme le leader syndical. Ce dernier souhaite que la question des congés de reclassement et des plans retraites soit fixée avant les fêtes de Noël.

"La balle est dans le camp de la direction, indique le président de Région, qui prévient. Elle ne doit pas jouer avec les nerfs des salariés, elle doit faire le maximum d'efforts." L'élu donne rendez-vous aux syndicats d'ici la fin d'année.

Série de fermetures dans le Calaisis

Après Synthexim, Mecano, Prysmian-Draka s'inscrit dans la funeste liste des fermetures d'usines récentes dans le Calaisis. "On passe des moments difficiles, concède Natacha Bouchart, maire de Calais. Car des groupes internationaux, dans le cas de Mecano et Prysmian, ont des actionnaires qui considèrent sans raison crédibles qu'il faut s'en séparer (des usines NDLR). Ou pour d'autres, comme Synthexim, où la direction, en faute, n'a pas fait d'adaptation depuis des années."

Le 20 novembre dernier, l'annonce, inattendue, de Prysmian-Draka avait fait l'effet d'un choc. Cinq jours plus tard, une manifestation sous la forme d'une marche blanche avait réuni près de 400 personnes, notamment des ouvriers et des membres des familles concernées.

Un collectif de femmes de salariés s'est également formé pour défendre la cause de leurs compagnons. Elles ont notamment envoyé une lettre ouverte, poignante, à l'adresse du président de la République, Emmanuel Macron. 

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