Multiplication des burn-out, épuisement au travail, démissions et reconversions massives. Le travail fait soufrir de plus en plus de français. Plus que jamais, le travail peut-il rimer avec santé ailleurs que dans une chanson d'Henri Salvador ? Fanny Bertrand a rencontré Xavier, créateur de "La pioche", une épicerie mais pas que..." pour rendre du sens à sa vie d'expert-comptable bien rémunéré mais vide de sens.
Un médecin reconnu qui ferme son cabinet pour ouvrir des salles de réception et un spa, un cadre supérieur de l'industrie pharmaceutique devenu rémouleur ambulant, une journaliste radio partie reprendre la ferme ovine de ses parents. Leur point commun ? Avoir lâché un métier stable et bien rémunéré pour des secteurs bien plus instables, aux revenus moindres, mais qui les passionnent. La volonté de laisser derrière eux un milieu toxique à leurs yeux.
Xavier Broussier, le fondateur de l'épicerie solidaire "la pioche" fait partie de ces salariés courageux qui ont lâché la proie pour l'ombre au profit de leur santé mentale.
J'ai mis des années à comprendre qu'il n'y a pas que l'argent et qu'il y a d'autres choses qui amènent du sens à la vie.
Xavier Broussier
La pioche, une épicerie, mais pas que...
C'est le slogan de "son" épicerie ouverte en 2009. Son histoire, c'est le sujet même du documentaire de Fanny Bertrand. Celle d'un homme qui voulait quitter son quartier des Oliveaux et les fins de mois difficiles sans fin mais qu'un emploi stable et bien payé ont rendu malheureux. Retour à la case départ "pour aider, pour être u-ti-le".
Deux épiceries solidaires
La solidarité reste le maître-mot de Xavier. La pioche compte aujourd'hui 44 salariés dont 38 sont issus de la privation d'emploi, c’est-à-dire n'ayant jamais travaillé de leur vie. Ils sont aidés de 80 bénévoles. Les uns comme les autres peuvent choisir le temps de travail/bénévolat qui leur convient.
Ce sont 1200 familles à très faibles revenus qui bénéficient ainsi de prix équivalents à 30% du prix grande surface classique et d'un accès à une alimentation saine.
Mais Xavier tient à rappeler qu'il n'est pas nécessaire d'être pauvre et en grande difficulté pour shopper à La Pioche. L'adhésion et les prix varieront selon vos revenus.
Si vous êtes imposables, votre cotisation semestrielle sera de 5€ au lieu de 1€ et votre panier vous reviendra à 50% du prix magasin (au lieu de 30). C'est ce qu'on appelle la solidarité, le gagnant/gagnant, le win/win.
La pioche continue de creuser son chemin
Après 15 ans d'existence, la Pioche suit son bonhomme de chemin, bon an mal an. Tout comme pour les Restos du cœur, 2023 est une année difficile qui aura été marquée par les émeutes de juin et des assureurs plus que réticents aux remboursements ainsi que par un cambriolage le 24 septembre (soit avant-hier à l'heure où nous écrivons ces lignes).
Si vous souhaitez faire un don, devenir bénévole, participer aux actions de développement de ce tiers lieu (l'épicerie, le magasin de vêtements, la mobilité douce, etc.), rendez-vous sur les réseaux sociaux de la Pioche.
Le bonheur est dans l'épicerie
A voir le jeudi 28 septembre 2023 à 22h50 sur France 3 Hauts-de-France
En replay ici et sur France.tv jusqu'au 27 octobre
Un film de Fanny Bertrand
Coproduit par France TV Studio et France 3 Hauts-de-France
Le bonheur est dans l'épicerie fait partie de la collection documentaire "Et la santé, surtout !"
A chaque région son documentaire mais tous sont disponibles en replay sur France.Tv.
Retrouvez le film ou la région qui vous intéresse ici.