1er mai : un "banquet des cheminées" en l’honneur des travailleurs des usines textiles de Roubaix

L'association le Non-Lieu organise pour la dixième année consécutive un banquet des cheminées, dans l'ancienne usine Cavrois-Mahieu à Roubaix (Nord). Une manière de faire perdurer la mémoire des milliers d'ouviers et d'ouvrières qui ont travaillé sur le site.

Avec leurs chapeaux imitant des cheminées de briques typiques des villes industrielles du Nord de la France, l’image peut faire sourire.

Le banquet des cheminées, comme les gérants du Non-Lieu ont appelé l'événement il y a dix ans lors de sa création, est un moment festif rassemblant plus d'une centaine de personnes.

C’est un moment festif et convivial autour de la mémoire industrielle. Sont conviés des passeurs de mémoire, comme des anciens ouvriers, des anciens patrons d’usines textiles mais aussi des personnes qui participent à transmettre la mémoire industrielle aujourd'hui.

Tiphaine Rin, chargée de communication de l’association Non-Lieu

Point d’orgue d’une journée en hommage aux travailleurs et travailleuses des usines textiles du Nord de la France, fermées les unes après les autres.

Le rendez-vous est fixé dans l’ancienne usine Cavrois-Mahieu, située en plein centre de Roubaix, à 3 kilomètres à peine de la fameuse Villa.

Un site témoin de la mémoire ouvrière textile

De son ouverture en 1887 jusqu’à sa fermeture en 2000, des milliers d’ouvriers et d’ouvrières ont travaillé dans l’usine de la rue Montgolfier. D’abord consacrée à 100% à la filature de laine, l’activité se développe au fil des ans : tissage, puis teinturerie et apprêts.

L’entreprise familiale atteint son apogée dans les années 50. Mais à la fin des années 1970, le secteur textile souffre de la mondialisation et l’usine Cavrois-Mahieu, comme la grande majorité des filatures du secteur, n’arrive plus à être compétitive. La famille se dessaisit de l’affaire en 1996. L’activité textile cesse définitivement en 2000.

Transmettre des mémoires vivantes

Deux années après la fermeture définitive du site, l’association le Non-Lieu est créée à Roubaix. Elle mène depuis un travail autour du lien entre le patrimoine industriel, les mémoires collectives et la création artistique contemporaine.

La journée du 1^er mai rassemble ces trois thématiques. Cette année, la fête va débuter par des projections faisant perdurer la mémoire textile des usines de Tourcoing, Sailly-sur-la-Lys et Verviers. L’exposition Trames d’usines, rassemblant des installations d’artistes contemporains qui posent leur regard sur le tissage, va être inaugurée dans la matinée.

Après le déjeuner où tous les convives porteront leur coiffe-cheminée, une parade des géants du travail va s’élancer de l’usine dans les rues de la ville. Une première à Roubaix. Les dix géants - dont un mineur, un tisserand ou encore un ouvrier - porteront leurs traditionnels bleus de travail, cela va de soi.

Pour le Non-Lieu, le 1er mai marque le top départ de la programmation de l'association culturelle, intitulée les beffrois du travail.