"Delbar, démission" : manifestation en marge du premier conseil municipal de Roubaix, 15 jours après le procès du maire

Quinze jours après le procès du maire divers droite de Roubaix Guillaume Delbar, suspecté d’escroquerie en bande organisée, une manifestation pour demander sa démission a eu lieu devant la mairie. Le conseil municipal se tenait au même moment à l’intérieur de l’hôtel de ville.

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"Delbar dehors, Delbar démission".  À l’unisson et au bruit des casseroles, les manifestants rassemblés sur le parvis de la mairie de Roubaix ont scandé leur "ras-le-bol", jeudi 21 octobre 2021 dans la soirée.  

Au même moment se tenait le premier conseil municipal depuis le procès de Guillaume Delbar, maire de la ville suspecté d’escroquerie en bande organisée. Après quelques minutes seulement, le groupe d’opposition a décidé de quitter la salle. 

"On veut des bons élus, pas des mauvais fiscalistes"

Sur les pancartes de la cinquantaine de manifestants, des slogans vindicatifs s’adressent directement à l’équipe municipale mise en cause : "on veut des bons élus, pas des mauvais fiscalistes", "Delbar, démission !", "Roubaix a besoin d’élus pour servir, et pas se servir". 

Car le 7 octobre dernier, le maire divers droite de Roubaix et treize autres personnes - dont deux de ses adjoints - ont comparu devant le tribunal correctionnel de Lille. Guillaume Delbar est soupçonné d’avoir participé à un système frauduleux de défiscalisation via deux micro-partis politique. Plusieurs dizaines de milliers d'euros de dons auraient à la fois été défiscalisés, puis en partie remboursés sur une période courant de 2015 à 2020. 

Au terme des deux jours d’audience, le ministère public a requis 18 mois de prison avec sursis, 5 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité de trois ans à l’encontre du maire de Roubaix. La décision doit être rendue le 2 décembre. "Je pense que monsieur le maire aurait dû démissionner ne serait-ce que par respect pour les citoyens de sa ville. Il n’y a pas eu un mot d’excuse à la population", déplore une mère de famille présente au rassemblement.

"J’en ai marre que dans les médias on ne parle que des quartiers alors qu’en réalité, la bande organisée elle est à la mairie".

Une manifestante devant la mairie de Roubaix, jeudi 21 octobre 2021

"Je trouve ça scandaleux que ça se passe dans l’une des villes les plus pauvres de France", s’insurge Amar, sexagénaire roubaisien.

Tous expriment leur colère. "J’en ai marre que dans les médias on ne parle que des quartiers alors qu’en réalité, la bande organisée elle est à la mairie. Des gens simples comme nous, pour un petit truc on se retrouve en garde à vue alors qu’eux sont toujours en mairie. Je ne comprends pas"

L’opposition quitte le conseil municipal 

À la tête du groupe d’opposition Roubaix en Commun, Karim Amrouni se dit sidéré. 8 petites minutes seulement après que le conseil municipal ait débuté, il a quitté la salle accompagné des dix conseillers municipaux d’opposition. "On est en rupture totale. On a fait une élection en 2020 où on pensait être devant des gens responsables, honnêtes et remplis de probité. Un an après, on se retrouve avec quatre prévenus. Je ne vois pas ce qu’on aurait pu encore faire un conseil municipal où les gens ne prennent pas leurs responsabilités, ne quittent pas leurs fonctions en attendant au moins que le juge se prononce sur la peine".

L’élu avait obtenu 43,79% des voix au terme du second tour des élections municipales de juin 2020. Au-delà du volet purement judiciaire de l’affaire, il pointe du doigt une faute morale. "On nous confie de l’argent public, on nous donne des indemnités pour gérer cet argent public et pour gérer les projets dans une collectivité, rappelle-t-il. Lorsque l’on se met à vouloir échapper à l’impôt, ça parait complètement incohérent avec les fonctions d’un élu".

Une attitude balayée par Guillaume Delbar. "L’opposition est venue faire un numéro et a joué les procureurs, je pense que le débat démocratique vaut mieux que ça". De ce fait, aucun débat n’a eu lieu dans la salle du conseil et la dizaine de délibérations à l’ordre de jour a été expédiée en à peine trente minutes. Du jamais vu à l’hôtel de ville de Roubaix. 

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