Le 7 juillet, les bâtonniers de l’ordre des avocats et des représentants du Syndicat des Avocats de France de Lille ont effectué une visite de contrôle au commissariat de Roubaix. Les geôles utilisées pour les garde-à-vue sont dans un état déplorable. D'autres visites dans les commissariats alentours sont à l'ordre du jour.
Des geôles nauséabondes, des toilettes bouchées, une douche encrassée... Ce 7 juillet, des bâtonniers de l'ordre des avocats de Lille, accompagnés de représentants locaux du Syndicats des Avocats de France (SAF), effectuaient une visite de contrôle au commissariat de Roubaix. "Les bâtonniers ont maintenant la possibilité de visiter les lieux de privation de liberté. L'idée, c'est de voir si les normes sont respectées sur un certain nombre de points de contrôle : l'accès à l'eau, aux installations sanitaires... On a choisi Roubaix car ça faisait écho aux précédentes visites qu'on avait faites. En réalité, on constate que les choses n'ont pas évolué. Le compte n'y est absolument pas, la dignité humaine la plus élémentaire n'est pas respectée" résume amèrement maître Antoine Chaudey, président du SAF.
"Bienvenue en enfer" : des cellules de garde-à-vue laissées dans la crasse
Le syndicat a publié, sur Twitter, des photos révélatrices de l'état des cellules qui servent aux gardes-à-vue. En plus des toilettes et douches rendues inutilisables par la saleté, le syndicat révèle également que la ventilation est inutilisable, enfermée dans le coffre de protection de la caméra. Au plafond, des centaines de moucherons s'accumulent.
Pourtant, les cellules de garde-à-vue sont censées avoir fait l'objet d'une rénovation en octobre 2021, pour un budget de plusieurs milliers d'euros. "A priori, cette rénovation se limite finalement à trois coups de peinture dans les geôles, révèle Me Antoine Chaudey. Il n'y a pas de point d'eau en cellule, et les photos des toilettes se passent de commentaires..." Les kits d'hygiène, une alternative potentielle, quoique minimale, à la salle de douche, ne sont pas non plus distribués. En décembre 2021, l'Etat avait déjà été condamné par le Conseil d'Etat pour un défaut de mise à disposition de ces kits, composés de lingettes nettoyantes, de serviettes hygiéniques et de dentifrice à croquer. "Le geôlier n'était même pas informé de l'existence de ce dispositif."
Sans donner de détails, le président du SAF indique que le syndicat et le barreau de Lille ont été informéqu'un plan d'action est en préparation au vu de cette situation dégradée. D'autres commissariats sont susceptibles de recevoir, très prochainement, une visite de contrôle similaire.