Le tribunal de commerce a rendu sa décision après le deuxième placement en redressement judiciaire de l'enseigne nordiste Camaïeu. L'entreprise a été placée ce 28 septembre en liquidation judiciaire. 2600 salariés voient, de fait, leur emploi supprimé.
Un choc, pour près de 2 600 salariés dont l'avenir professionnel est désormais à l'arrêt. Le tribunal de commerce de Lille s'est prononcé ce 28 septembre pour le placement en liquidation judiciaire de l'enseigne nordiste Camaïeu, dont le siège est situé à Roubaix et qui compte pas moins de 33 boutiques en Nord-Pas-de-Calais. Le ministre délégué à l'Industrie Roland Lescure a regretté cette décision, qu'il a qualifiée de "grande déception" auprès de l'AFP, tout en affirmant que la priorité de l'Etat restait d'accompagner les salariés. "Le plan de reprise était très peu instruit avec un plan d'affaires qui tient sur une page, je ne suis pas capable d'y engager plus de 70 millions d'efforts de l'Etat, je regrette qu'on en soit arrivé là", a-t-il déclaré.
La région Hauts-de-France et la Métropole Européenne de Lille se disaient pourtant prêts à mettre la main à la poche pour sauver l'enseigne, si l'Etat acceptait de prendre part à l'opération de sauvetage. Le scénario de la liquidation avait également été dénoncé par le maire divers-droite de Roubaix, Guillaume Delbar, qui assurait également de son entière mobilisation.
Devant le tribunal de commerce, les salariés s'étaient rassemblés, vêtus du "rouge de la colère", aux cris de "honte à vous, fossoyeurs de Camaïeu !". Mais ni eux, ni leur avocate, ne se faisaient vraiment d'illusions sur la décision du tribunal. En août 2020, la Financière immobilière bordelaise avait repris 511 magasins Camaïeu et 2 600 salariés dans le cadre d'une cession pilotée par le tribunal de commerce. Deux ans plus tard, l'enseigne sollicitait son deuxième placement en redressement judiciaire.