88 fermetures de magasins sont prévues, avec 460 suppressions de postes.
Les organisations syndicales ont affiché mardi leur mécontentement après la présentation à Roubaix du plan social par la direction d'Happychic, qui doit conduire à la suppression de 466 emplois, principalement dans les enseignes Jules et Brice.
"On demande qu'on respecte les personnes qui sont dans ce PSE (plan de sauvegarde de l'emploi, ndlr) et qu'il y ait des indemnités correctes", a déclaré Laurent Petit, délégué syndical CGT à l'issue du Comité d'entreprise (CE).
"On discute de la mendicité, j'ai honte, 700 euros par année d'ancienneté ! Et 17.000 euros pour des gens qui ont 20 ans dans la même boite, ce n'est même pas une année de salaire...", a renchéri Patrick Digon, délégué syndical CFDT, en larmes.
Véronique Carnin (FO) s'est interrogée sur la mise en place d'un PSE "alors qu'il y a eu depuis trois ans près de 1.200 démissions", signe "que l'entreprise s'épure toute seule".
La direction d'Happychic, qui appartient à la galaxie Mulliez et qui a annoncé ce PSE mi-juillet, a rétorqué que les négociations n'étaient "qu'au démarrage" et a évoqué "un marché de la mode en pleine transformation" pour justifier la fermeture des 88 magasins.
L'industrie de la mode ne s'est pas réinventée depuis une quarantaine d'années
"On a une structure de coûts disproportionnée par rapport au chiffre d'affaires. Il va y avoir une mutualisation des entreprises, des équipes, des organisations Jules et Brice sous un seul et même maillot", a expliqué le directeur d'Happychic, Jean-Christophe Garbino, lors d'une conférence de presse. La troisième marque d'Happychic, Bizzbe, qualifiée, elle, de "pépite", doit "prendre son autonomie", a-t-il ajouté.
"L'industrie de la mode ne s'est pas réinventée depuis une quarantaine d'années, on est probablement la dernière industrie à produire consciemment et volontairement plus d'offre que de demande. Ce modèle là est en train de craquer et notre objectif, humblement, est de contribuer à inventer un nouveau modèle", a-t-il dit.
Payer pour les erreurs de gestion
Pour Laurent Petit, les employés "payent" aujourd'hui des erreurs de gestion des précédentes directions: "aux CE, on disait qu'il fallait stabiliser le parc de magasins" alors que les ouvertures se multipliaient.
Les négociations entre les syndicats et la direction entreront dans le vif du sujet le 18 septembre pour se terminer au plus tard le 17 janvier. Les premiers licenciements pourraient avoir lieu mi-février.
Happychic compte 734 magasins, dont 629 en France, et 3.191 employés dans l'Hexagone. Le chiffre d'affaire mondial est d'environ 673 millions d'euros TTC (chiffres de fin 2017), d'après la direction.