Dimanche 2 octobre, une jeune femme de 19 ans a été percutée par un conducteur qui a pris la fuite, avenue des Nations-Unies à Roubaix. Ses proches organisent une "marche pour Cloé" ce 8 octobre, et veulent alerter sur la dangerosité de cette artère.
La triste réputation de l'avenue des Nations-Unies, à Roubaix, s'est une nouvelle fois confirmée dans la nuit du dimanche 2 octobre. Une jeune femme de 19 ans, Cloé, a été fauchée et traînée sur plusieurs mètres par un chauffard alors qu'elle traversait un passage piéton. Le conducteur s'est enfui, abandonnant la victime sur place.
Un homme de 24 a finalement été interpellé ce mardi 4 octobre, son véhicule correspondant au signalement diffusé par les forces de l'ordre. "C'est grâce à la vidéo-verbalisation qu'on a pu retrouver la voiture et le chauffard qui ne s'est pas arrêté", précise Alexandre Garcin, adjoint à la mobilité de la ville de Roubaix. Selon le parquet de Lille, le véhicule n'était pas assuré, et l'homme circulait sans permis de conduire.
Cloé, elle, a été plongée dans un coma artificiel. La jeune fille souffre de multiples fractures, et surtout d'un traumatisme crânien. "Son état est stable, apparemment il faut qu'elle y reste encore une semaine", nous informe son frère. Ce samedi 8 octobre, la famille organise une Marche pour Cloé, qui prendra le départ à l'angle de la rue Saint-Antoine et de l'avenue des Nations-Unies à 14h. Les proches de Cloé, mais aussi les habitants de Roubaix ainsi que les élus de la mairie et de l'opposition, sont conviés à cette marche.
L'avenue des Nations-Unies, une "artère mortelle"
Car la famille souhaite aussi sensibiliser sur les dangers de l'artère où Cloé a été fauchée, connue comme particulièrement accidentogène. Entre autres accidents graves, un jeune homme y avait été tué en 2017 par une voiture en grand excès de vitesse.
Longue de près de 2km, l'avenue n'est que peu équipée pour limiter ces excès : pas de ralentisseurs malgré certaines sections limitées à 30km/h, et seulement un radar à feu, dont l'installation dépend de la préfecture. "C'est une artère mortelle, il faut une mobilisation pour déclencher une vraie sensibilisation, une vraie réflexion autour de la sécurité de cette artère", appuie Séverine, la mère de la jeune Cloé.
La mairie de Roubaix se dit au fait du caractère accidentogène de l'avenue des Nations-Unies. Elle est plusieurs fois recensée par la ville dans son diagnostic concernant les "points noirs" de la sécurité piéton, entamé en 2021. En conséquence, des travaux doivent être entrepris sur l'artère dès 2023.
"C'est vraiment sur notre feuille de route, assure Alexandre Garcin. Lundi, nous avions une réunion avec la Métropole à ce sujet. Elle a été prévue au mois de juin, mais est tombée par hasard au lendemain de ce malheureux événement. On essaie de mettre l'accent sur les axes à fort passage et cette zone en fait partie. Il s'agit d'aménagements provisoires, qui permettront de réduire la vitesse de circulation, en évitant que ce soit une autoroute urbaine. C'est en attendant passage du futur tram, qui va naturellement apaiser l'espace public."