Les 74 policiers municipaux vont subir des tests psycho-techniques avant de pouvoir disposer de leur arme de service.
La nouvelle a suscité le débat à Roubaix : dès le mois prochain, les 74 agents de la police municipale seront équipés d’un pistolet 9mn. Des armes semi-automatiques et surtout, létales.
Ces pistolets complètent un équipement déjà impressionnant. Les policiers disposent notamment de bombes lacrymogènes incapacitantes, de tazers, de matraques et de lanceurs de balles de défense (LBD) pour assurer leur mission de maintien de l’ordre.
Selon certains d’entre eux, interrogés par France 3, l’ajout d’une arme à feu est indispensable. « Le but est d’éviter de s’en servir, explique un des policiers. Mais maintenant, face à la menace terroriste ou sur un flagrant délit, où nous sommes les primo-intervenants, on est pas à l’abri. On peut tomber sur quelqu’un d’armé en face. »
Les Roubaisiens mitigés sur la question
Du côté des habitants, l’annonce ne manque pas de faire réagir. Il y a ceux qui sont rassurés : « avec ce que l’on entend aujourd’hui… Vaut mieux qu’ils puissent bien nous défendre », estime une roubaisienne. D’autres cherchent à nuancer leurs propos : « Il faut qu’ils puissent se défendre ; mais il ne doit pas y avoir d’utilisation abusive », « un p’tit gars qui a volé quelque chose, je ne pense pas qu’il mérite d’avoir une arme pointée sur lui. » Et puis, il y a ceux pour qui l’ajout d’une arme à feu dans les équipes traduit une mauvaise représentation de la ville. « Il n’y a pas un climat d’insécurité comme on le prétend. Les gens ont une opinion de Roubaix exagérée. »
Une politique qui varie d’une ville à l’autre
Au conseil municipal, la mesure a été plutôt bien reçue. Pour Guillaume Delbar, maire de Roubaix (divers droite), il ne s’agit en rien d’une mesure politique. « Il y a 50% des polices municipales qui sont déjà armées, rapporte-t-il. Et vous n’entendez jamais le moindre problème. C’est de toute façon dans un dispositif de formation et d’exercice qui fait que c’est parfaitement sécurisé. » Des tests psycho-techniques sont programmés avant la mise en service des armes.
Les derniers chiffres sur le sujet datent de 2016. A l’époque, 44% des agents municipaux étaient dotés d’armes à feu. Des villes comme Grenoble, Paris, Bordeaux et Lille refusent catégoriquement l’armement des forces de l’ordre.