Rugby : les joueuses de Villeneuve d'Ascq (LMRCV) vont devoir jouer à l'autre bout de la France

Le nouveau calandrier du championnat de rugny féminin n'arrange pas du tout les Villeneuvoises qui vont avoir des déplacaments longs et coûteux.

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Le Fédération française de rugby (FFR) a publié vendredi la composition des poules et les calendriers des championnats de France fédéraux pour la saison prochaine. Le championnat élite féminin a ainsi été révélé avec sa nouvelle formule. Il fera voyager les joueuses du Lille Métropole Rugby Club Villeneuvois (LMRCV).

Un nouvelle format de compétition a été adoptée pour le championnat élite 1 féminin. Ce Top 16  rassemblera bien 16 clubs. Plus en deux groupes de 8 comme cette saison, mais en 4 poules de 4 pour la première partie, avant des play-offs et une phase finale.

Du côté de Villeneuve-d’Ascq, la composition de la poule 1 a provoqué une certaine surprise. Le LMRCV, club le plus au nord de la France, affrontera les trois clubs les plus au sud lors de la phase préliminaire ! Le Lons Rugby Féminin Béarn Pyrénées (près de Pau), Montpellier RC Rugby  et le Club La Valette Le Revest La Garde Le Pradet (près de Toulon) seront les adversaires du seul club des Hauts-de-France présent à ce niveau. Alors qu’il y a trois clubs en région parisienne, un en Normandie et un en Bretagne, beaucoup plus proches.
  

 « Un travail difficile »


Visiblement, cette composition a provoqué un retour pas toujours favorable des clubs, pas uniquement féminins, sur ces championnats amateurs. La FFR s’est sentie obligée de s’expliquer sur ses choix géographiques, dans un communiqué paru dès le lendemain.

« Le difficile travail de composition des poules est réalisé par les membres de la commission des épreuves fédérales avec le service des compétitions. Depuis la saison 2017/2018, la FFR applique en premier lieu un critère d’optimisation géographique nationale. Dans les compétitions fédérales, il est évidemment nécessaire de prendre en considération l’ensemble des clubs, y compris les plus excentrés. Outre les distances kilométriques, est également pris en compte les axes routiers ainsi que les temps de trajet. »

Pour le LMRCV, on n’a pas l’impression que ces principes ont été respectés… Même si on peut lire plus loin : « Par ailleurs, la FFR tâche de ne pas reproduire, lorsque cela est possible, les mêmes arbitrages d’une année sur l’autre. Par exemple, lorsqu’un club s’est retrouvé une saison en situation de pivot, c’est-à-dire en périphérie d’un ensemble de clubs, la Fédération essaie de choisir un autre club si la même configuration se présente la saison suivante, dans une logique de solidarité et d’équilibre. »

Par ailleurs, un calendrier « optimiste » a été établi. Il prévoit les matches aller de la phase préliminaire durant les trois premiers week-ends de septembre ; puis les matches retour lors des deux premiers week-ends d’octobre et... le dernier du mois de novembre.

Cette attribution des rôles ne gêne pas trop le club nordiste. Joint au téléphone, Laurent Vitoux, vice-président du LMRCV et responsable de la section féminine, confie ainsi : « Cette répartition a été faite à l’issue d’un classement inter-poules. Nous avons l’habitude de ce genre de situation. L’année passée par exemple, nous sommes allés à Bayonne. La saison prochaine, nous irons à Montpellier et Toulon. En TGV, voire en avion, ce n’est pas plus difficile que d’aller à Toulouse. Ce sera juste plus compliqué pour Pau. »

Pour ces longs déplacements dans ces terres de rugby, les joueuses villeneuvoises partent toujours deux jours : «  Départ de Lille le samedi matin, explique Laurent Vitoux, voyage en train ou en avion et retour le dimanche soir, généralement par le dernier TGV au départ de Paris, qui nous fait arriver peu avant minuit. C’est vrai que c’est long et fatigant ». Surtout pour des joueuses qui reprennent presque toutes le travail ou les études le lundi matin. C’est pourquoi les horaires des matches sont souvent flexibles le dimanche.

Ces déplacements lointains ont également un coût non négligeable pour un club amateur comme le LMRCV.  "Nous avons trois équipes féminines qui évoluent dans le top de leur championnat. Hormis l’équipe élite 1, nous avons l’équipe 2 qui joue en Fédérale 1, l’équivalent de la 3è division, ainsi que l’équipe cadette dans le championnat national jeunes. Pour l’ensemble, cela représente un budget de 100 000 euros. "
 

Encore des incertitudes


La question qui se pose maintenant, c’est bien le montage du budget pour la saison prochaine, suite la crise sanitaire. «  Heureusement, nos partenaires ont tenu leurs engagements pour cette saison. Notre principal partenaire privé nous a renouvelé sa confiance. Nous avons bon espoir aussi pour les collectivités locales. De plus, la FFR s’est engagée à aider les clubs amateurs, avec un plan estimé à 35 millions d’euros », poursuit Laurent Vitoux.

Mais au-delà du budget, la principale incertitude concerne la date de reprise des entraînements,  malgré le calendrier fixé à début septembre pour les championnats. « La pratique des sports collectifs est toujours interdite, et nos  stades habituels (Emmanuel-Théry et Stadium de la MEL) fermés puisque nous sommes en zone rouge. Dans ce cas, impossible de fixer une date de retour aux joueuses. Il faudra de toute façon quatre semaines pour la réathlétisation. Tout cela est lourd à gérer… »

Idem pour le recrutement. «  Nous avions établi quelques contacts avant la crise. Mais avec le confinement, nous avons arrêté. C’est encore pire pour les joueuses étrangères (NDLR : la saison passée, le LMRCV comptait notamment des internationales écossaises). Avec la fermeture des frontières, et la limitation des déplacements, on ne peut rien prévoir. Pour l’instant, notre effectif n’évolue donc pas ».

D’autant que le LMRCV compte aussi une équipe masculine qui accèdera la saison prochaine au championnat de Fédérale 3. Dans ce championnat de 5è division, la composition des poules a également été publiée par la FFR.

Celle des joueurs villeneuvois (la poule 1), sera beaucoup plus régionale puisqu’elle rassemblera Roubaix, Arras, Amiens et des clubs normands et franciliens. Les déplacements seront donc nettement plus proches.

Quant à l’Olympique Marcquois Rugby et Beauvais, qui montent en Fédérale 1, c’est toujours l’attente sur le calendrier et la composition des groupes. Celle-ci est suspendue à la création d’une ProD3 dès la saison prochaine. Un projet de Bernard Laporte qui avance peu à peu.
 
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