Miguel Constanzo, qui a reconnu les faits, a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle dont 15 ans de sûreté dans le meurtre de son ex-compagne Karine Lefebvre. Il a dix jours pour faire appel.
Le verdict est tombé vendredi 31 mars après 20 heures à la Cour d'Assises de Douai. À l'issue de trois jours de procès, Miguel Constanzo a été condamné à 30 ans de réclusion criminelle dont 15 de sûreté pour le meurtre de Karine Lefebvre.
Il a également l'interdiction de porter une arme, d'avoir un permis de chasse pendant 5 ans et doit se soumettre à un suivi socio-judiciaire avec injonction de soins pour prévenir la récidive.
La préméditation a été retenue
Karine Lefebvre était professeure des écoles à Saint-Amand-les-Eaux. Elle a été tuée dans la nuit du 25 au 26 septembre 2020. son corps a été retrouvé dans sa voiture immergée dans la Scarpe.
Le principal suspect - son ancien compagnon, Miguel Constanzo - a longtemps nié avoir prémédité son geste mais dès l'ouverture du procès, il a reconnu les faits et s'est confondu en excuses : "je suis impardonnable, je voudrais demander pardon mais je suis impardonnable". Ils s'étaient séparés neuf mois plus tôt après quatre ans de relation.
Karine Lefebvre avait déposé plusieurs plaintes après leur séparation. Delphine, la soeur de la victime, expliquait pendant le procès que la victime "a vécu l'enfer pendant neuf mois. Tous les jours, elle était harcelée, suivie."
Un témoin, durant la deuxième journée de procès, a noté l'avoir accompagnée porter plainte. "On lui a répondu qu’il fallait qu’elle arrête son cirque, qu’on était pas dans une série américaine", a-t-il souligné. Une procédure disciplinaire est en cours à l’encontre de la personne ayant reçu la plainte, a rappelé le juge.
L'insoutenable vidéo des faits
Suivie et harcelée pendant plusieurs mois, elle avait installé une caméra de surveillance dans sa voiture. C'est grâce à cela que les faits ont a pu être filmés et prouvés. Le document a même été diffusé pendant le procès.
Les témoins ont tous pointé du doigt le fait que "ce drame aurait pu être évité". Dans l'ordinateur de Karine Lefebvre, les enquêteurs ont retrouvé des informations précises et horodatées du comportement de son ex-compagnon : quand il l'attendait au rond-point, quand il la suivait, l'insultait quand elle était à pied ou la menaçait de mort. Elle y inscrivait tout.
Invité à réagir, Miguel Constanzo a souligné "l'obsession" qu'il avait pour son ex-compagne.
Ce dernier a d'ailleurs dix jours pour faire appel du verdict. Une audience aura lieu le 18 décembre prochain pour les dommages et intérêts de la partie civile.
