Les deux derniers des six épisodes de la série "Sambre" sont diffusés ce lundi soir sur France 2. La fiction inspirée de l'affaire Dino Scala a d'ores et déjà battu des records d'audience. Les auteurs de la série espèrent que ce succès participera à faire évoluer le traitement des victimes de viols en France.
Avec près de 4 millions de vues sur France.tv, la série "Sambre" a d'ores et déjà réalisé le meilleur démarrage pour une série sur la plateforme de streaming de France Télévisions. La fiction inspirée de l'affaire Dino Scala devrait de nouveau réunir plusieurs millions de téléspectateurs ce lundi soir sur France 2, pour la diffusion des deux derniers épisodes.
Un succès dont se réjouit Alice Géraud, autrice du livre enquête "Sambre-radioscopie d'un fait divers" aux éditions JC Lattès, et coscénariste de la série : "en toute sincérité, on ne s'attendait pas à un tel retentissement de la série mais on s’en réjouit. On avait envie de mettre sur la table le traitement des victimes de viols au cours des trente dernières années jusqu'à aujourd'hui. On avait envie que ce sujet-là soit partagé avec le plus grand nombre, donc on est très satisfait."
Ces deux derniers épisodes abordent notamment la façon dont un officier de la police judiciaire de Lille s'est saisi de l'affaire dans les années 2010, jusqu'à l'arrestation du "violeur de la Sambre" à l'hiver 2018 : "Le personnage incarné à l'écran par Olivier Gourmet est un personnage de fiction qui a en commun avec Franck Martins, le policier qui dans la vraie a enquêté sur Dino Scala, une ténacité et un supplément d’âme et de professionnalisme", explique Alice Géraud. "Quand il s’est penché sur l’affaire, ce qui lui importait c’était d’aller écouter les victimes. Il avait compris que le début d’une enquête pour viols doit partir de l’écoute des victimes, et c’est ce qui avait été mal fait pendant trop longtemps."
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Faire changer les mentalités
Ces deux derniers épisodes, l'ancienne maire de Louvroil Annick Mattighello ne les a pas encore visionnés : "comme beaucoup de téléspectateurs, je préfère les regarder lors de leur diffusion sur France 2". C'est elle qui a inspiré le personnage d'Arlette, incarnée par Noémie Lvovsky, dans le troisième épisode de Sambre, diffusé la semaine dernière : "C’est fou parce que depuis, j’ai reçu énormément de messages, sur les réseaux sociaux et par téléphone. Noémie Lvovsky ne me ressemble pas du tout physiquement, et pourtant je me reconnais parfaitement dans la façon dont je suis jouée", explique Annick Mattighello, "notamment sur le côté je ne lâche rien, je vais jusqu’au bout de mes convictions et tant pis si certains ne sont pas contents."
La série a également fait ressurgir de douloureux souvenirs chez Annick Mattighello : "Les victimes dénudées lorsque je les ai retrouvées, la peur dans leurs yeux, leur courage pour être à mes côtés lors de la conférence de presse que j'avais organisée à l'époque pour mettre en alerte les femmes du territoire contre ce prédateur sexuel. Ce sont des moments de l’épisode qui frappent au cœur."
L'ancienne édile espère que le succès de "Sambre" permettra de faire changer les mentalités sur l'accompagnement des victimes de viols : "au-delà de la police et de la justice, les élus doivent se saisir du sujet des violences faites aux femmes. Peut-être que les téléspectateurs qui ont été touchés par la série seront aussi plus attentifs aux potentielles victimes de violence dans leur entourage."
