Un imam "fiché S" à Tourcoing ? Darmanin persiste et signe
Un imam "fiché S" à Tourcoing ? Darmanin persiste et signe
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@f3nord
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Au micro de France3, le maire LR de Tourcoing a confirmé ses propos tenus sur Europe1 la veille concernant un imam fiché S officiant sur sa commune.
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"Je ne suis pas dans le fantasme. J'ai eu une information, manifestement c'est un responsable religieux qui peut parler à des habitants dans ma commune. Je serais responsable de ne pas en parler. Si le ministère de l'intérieur aujourd'hui ne fait pas son travail, ce n'est pas de ma faute". Interviewé ce samedi par France 3 Nord Pas-de-Calais, Gérald Darmanin ne regrette pas une seconde les propos tenus la veille au micro d'Europe1. Il y faisait état d'une information reçue "par un syndicat de police", selon laquelle un "imam fiché S" officiait dans sa commune de Tourcoing.
Jusqu'ici, ni la police, ni les autorités de l'Etat n'ont confirmé ou infirmé ses dires.
Darmanin mû par la seule volonté de "protéger" ses administrés
Gérald Darmanin, qui est aussi coordinateur de campagne pour la primaire de Nicolas Sarkozy, récuse toute idée d'opportunisme politique, et martelle vouloir uniquement protéger ses concitoyens en tant que maire.
"Il faut pouvoir protéger les Français musulmans des amalgames et des difficultés que font certaines personnes très minoritaires est très radicalisees. Ce n'est pas en cachant la vérité, en mettant la poussière sous le tapis, qu'on arrive à rassurer les habitants par rapport à leur sécurité", a t-il ajouté.
Des déclarations évasives et contradictoires sur l'origine de l'imam
Le maire LR de Tourcoing n'a pas voulu confirmer en revanche l'origine de l'imam en question, alors qu'il avait évoqué un "Français converti" la veille à la radio.
"S'il y a un imam radicalisé fiché S dans ma commune, je souhaite qu'il ne puisse plus professer dans des lieux cultuels. S'il est étranger, qu'il soit immédiatement expulsé du territoire. S'il n'est pas étranger, qu'il puisse être sous l'autorité du juge, mis à part du contact avec les habitants", a-t-il déclaré à France 3, suggérant que cet homme prêcherait la haine depuis plusieurs mois à Tourcoing.
"Quand manifestement cette personne peut professer des appels à la violence et à la haine de la France, je pense qu'il n'y a pas besoin d'attendre huit mois d'enquête pour l'expulser du territoire français", poursuit-il.
L'ancien maire dénonce "un mélange des genres extrêmement grave"
Les déclarations ont en tous cas ulcéré l'ancien maire PS de Tourcoing, Michel-François Delannoy "Je crois qu'il était dans un meeting pour Monsieur Sarkozy, parce que le maire de Tourcoing ne peut pas faire ce qu'il a fait", a-t-il commenté. "Un maire, il a des informations régulièrement, parfois très confidentielles. Et tant que les informations n'ont pas été rendues publiques, on doit respecter le travail de la police et de la justice, surtout sur des affaires aussi sensibles", a poursuivi l'ancien édile qui dénonce "un mélange des genres extrêmement grave" de la part du coordinateur de campagne pour la primaire de Nicolas Sarkozy. Campagne "dont on connaît tous les ressorts qui sont extrêmement durs sur un certain nombre de sujets. Sa responsabilité de maire doit l'amener à du sang-froid, à faire la part des choses, et à savoir parfois se taire pour protéger les intérêts d'une enquête" a-t-il ajouté.
Un jeu dangereux qui met la communauté musulmane "à l'index"
"Soit c'est vrai et à ce moment-là il faut que les sources soient données et que les choses soient éclaircies, soit c'est plus confus et il devra aussi s'expliquer sur cette question. Mettre à l'index finalement de manière très évasive une communauté, en l'occurrence la communauté musulmane, on sait à qui ca profite, et pourquoi c'est fait. Tout ça, c'est de la petite politique", a conclu l'ancien maire.
Un procédé contesté aussi par le syndicat de police Alliance
Le syndicat de police Alliance s'est aussi exprimé par la voix d'Olivier Berton, son responsable régional : "On ne va pas aller aviser en permanence tel ou tel élu qu'à tel ou tel endroit se trouve un intégriste ou quelqu'un qui s'est radicalisé. Je ne vois pas trop l'intérêt". Le syndicaliste a ajouté que si Gérald Darmanin savait quelque chose, "il ferait mieux de s'en ouvrir au procureur plutôt qu'à la presse". Toujours selon le syndicat Alliance, entre 200 et 250 individus feraient l'objet d'un signalement - fiche S - dans la métropole lilloise, ce qui n'inclue pas que des profils de radicalisation islamiste.
H. Tonneillier & B. Théry
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