La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, va demander "des explications" au candidat RN à Tourcoing, Rémi Meurin, sur son éventuelle ex-appartenance au mouvement d'ultradroite Génération identitaire, a-t-elle indiqué mercredi lors d'un point presse à Saint-Pol-sur-Mer (Nord).
Cet engagement au sein des "Identitaires" ne constitue toutefois pas à ses yeux un motif de retrait d'investiture, a-t-elle souligné. Selon un article du média en ligne Mediacités publié mardi, Rémi Meurin aurait été un membre "actif" de ce groupuscule.
Dans un reportage diffusé en décembre 2018 par Al-Jazeera, un journaliste infiltré dans la mouvance identitaire, centralisée à Lille au bar La Citadelle, y avait rencontré le candidat RN. Filmé en caméra cachée, Rémi Meurin y expliquait qu’Aurélien Verhassel, patron du bar, recrutait des identitaires pour le compte du Rassemblement National.
"Je vais demander à la commission d'investiture de lui réclamer des explications (...) Ce n'est pas tant le fait qu'il ait eu un engagement chez les +Identitaires+ (...) mais je pense que la commission d'investiture aurait dû le savoir et il ne nous l'a pas dit... si c'est vrai d'ailleurs, parce que je n'en sais rien, il faut aussi qu'on regarde si c'est vrai", a déclaré Mme Le Pen venue soutenir les candidats aux municipales à Saint-Pol-sur-Mer et Dunkerque
"Mais, si c'est vrai, il nous ne l'a pas dit et je pense que ce n'est pas correct à l'égard de la commission d'investiture... Qu'est-ce que vous voulez, quand on est jeune, on commet des erreurs", a-t-elle dit.
Mais "on ne va pas lui retirer une investiture au motif qu'il a eu un engagement précédent chez les +Identitaires+", cela "n'est pas suffisant pour lui retirer l'investiture mais c'est suffisant pour lui demander la raison pour laquelle il n'a pas fait connaître dans sa demande d'investiture ses engagements passés".
M. Meurin n'avait pas pu être joint jeudi midi par l'AFP.
Le RN mise sur la "qualité" des candidats
Concernant l'enquête préliminaire pour escroquerie présumée ouverte à Dijon visant la tête de liste RN à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), Franck Diop, elle a déclaré n'être "absolument pas au courant". "Mais le simple fait qu'il soit soupçonné ne lui permet pas de lui retirer son investiture, vous comprenez bien qu'il y a une présomption d'innocence et par conséquent à trois jours du premier tour, c'est quand même relativement compliqué, on attend que la justice fasse son travail", a-t-elle dit.
Pour les élections municipales cette année, le RN présente plus de 400 listes à travers la France, contre près de 600 en 2014, ayant choisi de miser sur "la qualité" des candidats plutôt que sur leur "quantité".