Des centaines de réfugiés qui vivent temporairement sur les littoraux de Calais et Loon-Plage continuent de tenter le passage vers l'Angleterre par la mer. Malgré le temps clément, le voyage reste extrêmement dangereux. Plus de 80 personnes ont dû être secourues ces deux derniers jours.
Le temps clément incite à tenter sa chance, mais il ne rend pas les choses plus faciles. 88 réfugiés ont été secourus entre le 29 et le 30 juillet alors qu'ils tentaient le passage vers l'Angleterre par la Manche. Ce 29 juillet, 47 personnes ont été secourues dans le cadre d'un sauvetage d'ampleur qui a mobilisé un navire et un hélicoptère de la Marine nationale. Le 30 juillet, un patrouilleur de la garde-côtes, informé de la localisation d'une embarcation en difficulté dans le détroit du Pas-de-Calais, a récupéré à son bord 41 personnes. Dans les deux cas, les rescapés ont été déposés au port de Dunkerque et "pris en charge par la police aux frontières".
Une tragique routine pour les sauveteurs en mer, qui restent mobilisés en mer du Nord. Le 23 juillet, déjà, 48 personnes avaient dû être secourues au large de la baie de Somme, et avaient pu être accueillis à terre par une équipe médicale.
La Manche, une zone de danger pour les embarcations fragiles
"Ce secteur maritime est une des zones les plus fréquentées au monde, les conditions météorologiques y sont souvent difficiles (120 jours de vent supérieur ou égal à force 7 en moyenne annuelle par exemple), c'est donc un secteur particulièrement dangereux", rappelle la préfecture de la Manche et de la mer du Nord. Les eaux y sont de plus glacées dès lors qu'on quitte le littoral, même en plein été. Les embarcations légères, régulièrement surchargées par les passeurs, ont donc de grands risques de faire naufrage.
Un autre facteur joue sur le nombre de traversées, selon Jean-Claude Lenoir, président de l'association Salam : les troubles politiques rencontrés chez nos voisins anglais. "Les tentatives de traversée sont continues, dès que la mer est calme, il y en a des centaines, de jour comme de nuit. Ce qui a beaucoup changé les choses, c'est le départ de Boris Johnson : du coup les gens pensent que ça va être le flou pendant un moment, et que ça va leur bénéficier. Ils profitent de cette période pour passer." Le 7 juillet, le Premier Ministre britannique, artisan du Brexit et d'une dure politique de répression de l'immigration, a annoncé sa démission, poussé par des scandales internes. Son successeur n'a pas encore été désigné.