Cancers ORL : où en est-on dans la région Hauts-de-France ?

Le centre de cancérologie Les Dentellières à Valenciennes organisait ce mardi 25 septembre une journée de sensibilisation aux cancers ORL. L'occasion de faire un état des lieux de ce type de cancers dans la région, avec le Dr. Arnaud Desplechin, médecin de soins de supports au Centre de cancérologie des Dentellières.

De quoi parle-t-on lorsque l'on parle des cancers ORL ?

Souvent méconnus, les cancers de la sphère ORL (Oto-Rhino-Laryngée) représentent pourtant la 4ème cause de cancer en France. Ils regroupent un ensemble de tumeurs cancéreuses des organes composant les voies aérodigestives supérieures : cancer de la langue, du larynx, des sinus, ou encore des amygdales. Une fois le cancer dépisté, le traitement va dépendre de chaque patient, soit par de la chirurgie, de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.

La région Hauts-de-France est-elle particulièrement touchée par les cancers ORL ?

Oui notre région est l'une des plus touchée par les cancers de la sphère ORL, avec la Bretagne. Pendant des décennies, ces cancers ont majoritairement touché les hommes âgés de 50 à 80 ans, parce que les principaux facteurs de risque de ces maladies sont la consommation d’alcool et le tabagisme, qui sont longtemps restés des pratiques masculines. Aujourd'hui, l'augmentation du tabagisme et de la consommation d’alcool chez les femmes tend à uniformiser peu à peu l’incidence des cancers ORL au sein de la population.

Comment sensibiliser la population aux cancers ORL ?

La première chose que le grand public doit savoir, c'est que si vous avez un symptôme comme la voix qui change, des douleurs quand vous avalez, une toux persistante, une douleur de l’oreille, ou un mal dans la bouche, et que ce symptôme dure plus de trois semaines, alors vous devez consulter votre généraliste ou votre dentiste. Car les dentistes sont aussi capables de dépister les cancers ORL.

On ne cessera jamais de le dire : plus un cancer est pris en charge tôt, plus les chances de guérison augmentent.

Ensuite, on continue bien sûr à faire de la prévention sur les risques du tabac et de l'alcool. Dès que l’on dépasse les dix verres par semaine, on majore son risque. Sur le tabac, nous sommes davantage inégaux face aux conséquences que la cigarette peut avoir sur notre corps. Il faut savoir que désormais, les patches permettant l'arrêt du tabac sont pris en charge par la Sécurité sociale. Et puis il existe aussi un questionnaire en ligne sur le site Addict'AIDE, qui permet d'auto-évaluer ses addictions.

Enfin, nous sensibilisons la population à la vaccination contre le papillomavirus humain, qui touche les hommes, comme les femmes, et qui est un facteur de risque reconnu dans le développement de cancers ORL.

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