Le procès de deux femmes originaires du Nord poursuivies pour avoir injecté illégalement du botox à des clients devait avoir lieu jeudi 17 août à Valenciennes. Il a été reporté au 13 septembre prochain. 26 personnes ont déposé plainte.
Le procès de deux sœurs originaires du Nord, poursuivies entre autres, pour "exercice illégal de la médecine", "escroquerie", "travail dissimulé" et "blanchiment" devait se tenir à 16 h jeudi 17 août devant le tribunal de Valenciennes. Les deux femmes se seraient livrées à des injections illégales de botox et d’acide hyaluronique sur 600 personnes. 26 plaintes ont été déposées. Le procès a été renvoyé à une journée complète, le 13 septembre prochain.
Elles se faisaient passer pour un médecin
L'une des deux soeurs agissait sous le pseudonyme de "Doctor Lougayne" au moins depuis début 2021. Leur mode opératoire consistait à entrer en contact avec la clientèle via des réseaux sociaux comme Snapchat et Instagram. Puis, elles se déplaçaient - à Lille ou en région parisienne - dans des appartements, à domicile ou des salons d’esthétique loués pour l’occasion. Là-bas, l'une des deux sœurs enfilait une blouse blanche et facturait les séances entre 200 et 400 euros. Selon les enquêteurs, les bénéfices seraient estimés à plus de 120 000 euros.
Des victimes aux visages défigurés
Pour leurs injections clandestines, les sœurs utilisaient des seringues et des fioles d'acide hyaluronique et de botox, principalement d'origine étrangère - venues de Corée du Sud ou de Russie - et pour la plupart périmées. Le taux de bactéries mesuré dans certains produits s’est révélé cinquante fois supérieur aux seuils maximums autorisés. Aucune des deux femmes n'a de qualification médicale.
Certaines victimes ayant porté plainte présentent des complications sévères. C’est le cas de Benoît, un Lillois de 53 ans. Pendant plusieurs mois, il s’est rendu dans le cabinet des deux accusées pour effectuer des injections de botox. Dès le premier rendez-vous en décembre 2021, des crevasses se forment sur son visage, "il a commencé à totalement se déformer", témoigne-t-il. "Lorsque j'appelais le cabinet, elles me demandaient d'attendre une semaine pour voir si les effets se dissipaient... Mais chaque jour, mon état s'aggravait."
Près de deux ans plus tard, Benoît a les paupières tombantes, souffre de gonflements, de pustules... À tel point qu’il devra subir une opération en octobre prochain pour restaurer une partie de son visage.
Les deux pseudo-docteures ont été interpellées début mai 2023, placées en garde à vue le 12 juillet par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Lille et entendues une première fois au tribunal le 14 juillet dernier.