Selon un dernier bilan de Santé Publique France, 12 cas de variole du singe se trouvent dans les Hauts-de-France. C'est quatre fois plus qu'il y a une semaine où 3 cas avaient été recensés. Six d'entre eux ont été détectés au CHU d'Amiens.
277 cas confirmés de variole du singe ont été recensés en France selon un dernier bilan de Santé Publique France datant du 21 juin. Parmi eux, 12 se trouvent dans les Hauts-de-France dont 6 ont été détectés au CHU d'Amiens, qui informe par ailleurs que tous les patients sont repartis chez eux à l'isolement après avoir été déclarés positifs.
Jusqu'ici, seulement les hommes étaient concernés, mais un premier cas de femme a été détecté en France, sans que l'on connaisse encore le mode de transmission pour ces cas précis.
Transmission par contact rapproché
"À ce jour, comme dans les autres pays d’Europe, ces cas sont survenus majoritairement, mais pas exclusivement, chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH), sans lien direct avec des personnes de retour de zone endémique", précise Santé Publique France.
Les patients atteints de la variole du singe, recensés habituellement dans les pays africains, peuvent avoir été contaminés par contact direct avec le sang, les fluides corporels ou les lésions de la peau ou des muqueuses d'animaux infectés ou par la préparation ou la consommation de viande de brousse pas assez cuite. Les voyages effectués en Afrique par les personnes contaminées sont donc étudiés par Santé Publique France, mais seule une infime proportion a récemment voyagé sur le continent africain (deux au Mali sur les 67 qui ont voyagé, séjourné ou travaillé à l'étranger avant le début de leurs symptômes).
Concernant la transmission entre humains, la variole du singe peut s'attraper par contact avec les muqueuses, mais aussi les gouttelettes de salive diffusées par les postillons ou les éternuements, ou encore par "l'environnement" : le contact avec les vêtements, literie, linge de bain... Il ne s'agit donc pas d'une maladie sexuellement transmissible (MST), mais les contacts rapprochés favorisent la contagion.
Aucun décès à déplorer
Depuis sa récente diffusion en Europe, aucun décès n'est à déplorer dans les 39 pays touchés. La variole du singe se traduit d'abord par une forte fièvre et évolue rapidement en éruption cutanée, avant de guérir spontanément après deux à trois semaines. "Il est important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie", indique Santé Publique France.
Un médicament antiviral, le tecovirimat, conçu pour la variole, a été homologué par l'Agence européenne des médicaments (EMA) pour la variole du singe en 2022 sur la base de données venant des études menées sur les animaux et les humains. Il n'est pas encore largement disponible.
Un vaccin indiqué contre la variole chez les adultes est autorisé en Europe depuis juillet 2013. Il dispose également d'une autorisation de mise sur le marché aux États-Unis. L'Organisation Mondiale de la Santé, qui réfléchit à instaurer pour toute précaution un état d'urgence international, ne recommande pas encore la vaccination à grande échelle.