VIDÉO. Adrien Quatennens, un premier rôle pour le jeune premier de la mélenchonie

Le député lillois a été nommé "coordinateur" de La France Insoumise.

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La désignation d'Adrien Quatennens, 29 ans, comme nouveau "coordinateur" de La France insoumise, a pour but de calmer les tensions internes, tant le jeune et rigoureux député force le respect de ses camarades, tout en étant un lieutenant fidèle et efficace de Jean-Luc Mélenchon.

Dire qu'il ne doit son élection il y a tout juste deux ans dans la première circonscription de Lille - et sa sortie de l'anonymat de son poste de téléconseiller - qu'à une marge de quelques dizaines de voix... 
 
Depuis sa victoire sur le cadre LREM Christophe Itier, en juin 2017, tout s'enchaîne : sa révélation dans l'hémicycle à l'occasion de plusieurs coups d'éclat, son rapprochement avec Jean-Luc Mélenchon, qui devient son mentor, et sa nomination ce week-end comme successeur de Manuel Bompard, au poste de responsable opérationnel de La France Insoumise.
 

Un défi devant lui


Le défi qu'il doit désormais relever est certainement le plus ardu de sa courte carrière. Car réconcilier la direction de LFI, ses cadres et ses militants ne sera pas une mince affaire, au lendemain de la violente déconvenue des élections européennes - 6,3% des voix après les 19,6% de la présidentielle et les 11,1% des législatives - et des affrontements internes qui en ont résulté.
 

Facilement identifié par le grand public grâce à sa flamboyante chevelure rousse coupée en brosse, Adrien Quatennens pourra compter sur son calme olympien et l'admiration quasi unanime qu'il suscite dans les rangs insoumis. "Doué", "très fort", "prometteur", les louanges abondent. "Il impressionne par sa confiance, sa maturité, ses capacités oratoires", témoigne ainsi son collègue député Eric Coquerel.
 
À l'Assemblée nationale, il a confirmé le buzz généré par son intervention en début de législature, en juillet 2017, à propos des ordonnances sur le Code du travail portées par la ministre Muriel Pénicaud : il l'avait accusée de "meurtre avec préméditation du Code du travail" et lui avait lancé "Vous dites que le problème du Code du travail est son épaisseur. Trouvez-vous que l'annuaire est trop épais ? Dans ce cas, quelles pages faut-il arracher ?"

 

Combativité intransigeante


Tant en plénière qu'en commission des Affaires sociales, ses interventions donnent l'impression d'un travail de ses dossiers plus en profondeur que celui de certains de ses camarades, portés sur le spectaculaire. Jean-Luc Mélenchon l'a d'ailleurs rapidement consacré, officieusement, comme l'un de ses dauphins, en citant souvent son nom au moment d'évoquer sa "fierté" d'avoir fait émerger une relève prête à exercer le pouvoir.

Le militantisme discipliné et travailleur d'Adrien Quatennens, né le 23 mai 1990 à Lille, s'est forgé dès ses 15 ans, lorsqu'il se mobilise contre le Contrat première embauche (CPE) de Dominique de Villepin. Il s'active ensuite au sein d'associations d'aide aux sans-abri, puis adhère à l'ONG altermondialiste Attac. 

En 2012, séduit par le "tryptique écologie, socialisme, République" de Jean-Luc Mélenchon, il soutient la campagne du candidat à la présidentielle puis adhère au Parti de gauche l'année suivante.

"Il me demandait alors des conseils, tout en tenant à ne pas effrayer les militants de longue date par l'ambition" qu'ils lui prêteraient, se souvient Eric Coquerel.

Ce sont ces mêmes qualités de militant déterminé et discipliné qui en font douter certains. A Lille, un ténor parmi ses adversaires politiques apprécie les "qualités" d'un Adrien Quatennens avec qui "il est toujours agréable de discuter". Mais il emploie une image illustrant avec éloquence la combativité intransigeante du personnage : "Je ne peux m'empêcher de me dire qu'à la moindre occasion, il n'hésiterait pas à me faire fusiller le long d'un mur..."

Un militant insoumis nordiste, très critique des évolutions récentes du mouvement, estime sous couvert d'anonymat qu'Adrien Quatennens, qu'il a côtoyé, "n'imposera jamais à quelqu'un des choses qu'il ne respecte pas lui-même". Mais il prévient : "Il tient son pouvoir et sa reconnaissance de Mélenchon, et on est copain avec lui, ou on ne l'est pas".
 
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