Ce pourrait être le dernier procès de la Seconde guerre mondiale. Les Allemands se penchent un possible nouveau jugement de l'ancien SS Heinz Munter, poursuivi pour le massacre d'Ascq en avril 1944.
74 ans après, le douloureux dossier du massacre d'Ascq sera peut-être rouvert.
En avril 1944, 86 hommes sont exécutés par les soldats allemands dans la ville du Nord, des représailles après le sabotage d'un train de marchandises par la Résistance.
Il aurait pu tirer en l'air, tirer à côté et ne pas assassiner des gens
Pourtant ce massacre, l'un des pires de la guerre de 1939-45, a donné lieu à un procès injuste pour Alexandre Delezenne, arrière-petite-fils de l'une des victimes. "Il aurait pu tirer en l'air, tirer à côté et ne pas assassiner des gens. Il n'y a pas d'excuse absolutoire, en fait."
Huit soldats allemands ont été condamnés à mort sans être exécutés. Heinz Munter, soldat SS lors du massacre d'Ascq, a été jugé à l'époque par contumace.
Trop vieux ?
"On a retrouvé ce Karl Heinz Munter, il a été perquisitionné, il a bien dit qu'il était en effet à Ascq, on a des preuves d'ailleurs qu'il était là" explique Jacqueline Duhem. Il est aujourd'hui âgé de 95 ans.
Si ce procès a lieu, j'irai personnellement témoigner
Rolande Couque avait dix ans lorsque son père a été fusillé, à Ascq. Aujourd'hui, elle ne croit pas à ce nouveau procès. "Ce serait important, mais j'y crois pas. Je crois pas que ces Allemands puissent être condamnés parce qu'ils sont trop vieux, c'est fini. C'est fini."
La justice allemande devrait se prononcer dans les prochaines semaines sur la tenue d'un éventuel nouveau procès. Alexandre Delezenne a porté plainte en ce sens. "Si ce procès a lieu, j'irai personnellement témoigner" assure-t-il.