Le Carrefour Market de Villeneuve d'Ascq a été condamné cette semaine par la justice. L'inspection du travail a remarqué plus tôt dans le mois que les mesures d'hygiène et de sécurité nécessaires pendant l'épidémie de covid-19 n'étaient pas respectées dans l'établissement franchisé.
Le tribunal judicaire de Lille a condamné le Carrefour Market de Villeneuve d'Ascq le 14 avril. La justice a estimé que les salariés et les clients étaient en danger. Les mesures de sécurités imposées à cause du coronavirus n'étaient pas appliquées.
Fin mars, l'inspection du travail a observé que la majorité des salariés ne portaient ni masques ni gants pour se protéger et protéger les clients. Les distances de sécurité n'étaient pas respectées, notamment lors du réaprovisionnement des rayons par les vendeurs.
La difficile application des mesures de sécurité dans les établissement franchisés
Pour la CFDT, associée à la procédure, ces manquements illustrent la difficulté pour les entreprises mères à faire appliquer leurs recommandations dans les établissements franchisés, comme c'est le cas pour le supermarché de Villeneuve d'Ascq. "L’entreprise donneuse d’ordre fait des recommandations à ses franchisés... mais que se passe‐t‐il réellement sur le terrain ? Ces salariés travaillent sous enseigne Carrefour mais ne bénéficient pas du même traitement que les autres salariés du groupe", réagit le syndicat.
Au cours de l'audience, le gérant a effectivement déclaré qu'il avait mis en place les mesures préconisées mais qu'elles n'étaient pas respectées par les clients. Le litige a alors porté sur l'application de ces mesures, rapportent nos confrères de La Voix du Nord : "Pour les clients, il y a des affiches, des marquages au sol, un vigile, du plexiglas aux caisses, indiquait l'avocat du gérant. Il poursuivait : Faut-il coller les règles sur chaque boîte de conserve ?" Et la CFDT de rétorquer : "Cette attitude est malheureusement fréquente dans beaucoup d'établissements où, face aux incivilités et au flux de clients, la direction refuse de se mouiller."
Le juge a reconnu les efforts du gérant, tout en les estimant largement insuffisants. La direction du Carrefour Market a été sommée de former son personnel à l'utilisation des outils de protection et à veiller aux respects des gestes barrières. Une formation en cas d'accident doit aussi être dispensée aux salariés qui travaillent dans ce magasin de 2000 mètres carré.
Le gérant a eu trois jours pour mettre en place ces mesures. Au-delà, il devra d'acquitter d'une astreinte de 500 euros par jour pour non-application des recommandations.