Le scientifique a battu ce samedi 19 décembre le record du monde d'immersion complète dans la glace, en restant 2h35 et 43 secondes immergé dans sa prison gelée.
Il est 15h18 dans la cité des sports de Wattrelos. On distingue à peine le visage de Romain Vandendorpe qui, après avoir été debout, les bras croisés, dans une cabine transparente, a été submergé par 1500 kilos de glace. Son but, battre le record du monde d'immersion complète dans la glace. Après quelques secondes, il finit par fermer les yeux, et écoute la musique avec laquelle il s’entraîne depuis deux ans.
Ce jour est pour lui symbolique. 19 décembre, jour de l’anniversaire de la mort de son père. 19 décembre, jour où, il l’espère, il battra le record du monde. Pour cela, le trentenaire doit rester dans la glace plus de 2h31.
Ce spécialiste des neurosciences souhaite aussi collecter des dons pour les cancers pédiatriques via l’association WonderAugustine.
C’est en effet le décés de la petite Augustine, puis celui de son père à la suite d’un cancer qui ont poussé ce dernier à ce challenge. Il expliquait quelques heures avant sa performance que ces deux événements tragiques avaient “provoqué beaucoup de colère. Faire ce record m’a donné du sens”.
Pour un biologiste interviewé par nos confrères de la chaîne locale Weo, la prouesse du Nordiste est "surnaturelle. Je ne me l’explique pas. Avec la force mentale, on peut repousser et lutter contre des choses extrêmes”. Comme de faire descendre les pulsations de son cœur à 20/25 par minute contre plus de 80 en temps normal.
Différentes phases
Après avoir été presque immobile, il se met, au bout de 52 minutes, à bouger un peu plus. À 53 minutes, pour Michèle sa femme et ses enfants, il lance un clin d’œil. Puis il passe par différentes phases. À 1h43, quelques tremblements. À plus de 2 heures, il frissonne et tremble beaucoup. Il serre les dents, souffle et semble être à nouveau concentré. Avant d’alterner des passages plus difficiles où il hoche la tête, regarde vers le plafond, et contracte les muscles de son visage.
Un record battu, une ola de ses proches
Mais il tient, et à 2h31, c’est presque la délivrance. Il vient de dépasser le précédent record. Il sourit et hoche la tête en entendant les applaudissements. “Oui, tout est possible”, semble-t-il dire, devant une ola de ses proches.
Encouragé par les applaudissements, il tient jusqu’à 2h35 et 43 secondes. Une paroi de sa cabine est enlevée, et sa femme, qui sait que chaque seconde compte, finit par aider son équipe à le libérer de la glace.
“Il est pris de frissons thermiques, c’est une réaction normale”, explique cette dernière, pendant que le public scande : “Il est vraiment, il est vraiment phénoménal”. Soutenu par deux hommes, il finit par sortir de sa prison glacée.
“Ça caille un peu la dedans, dit-il. Au début, c’était compliqué. Merci, les encouragements, ça aide beaucoup.”
Comme il ne peut pas marcher après tant de temps passé dans la glace, on l’aide à aller dans une pièce pour qu’il se réchauffe progressivement jusqu’à la température normale de 37°C. Trente minutes après, il déclarait déjà : “J’ai beaucoup pensé à Augustine et à mon père”, avec cette conviction : il va pouvoir, enfin, retrouver une vie normale“loin des chronos”.