Après avoir reçu de nombreuses menaces de mort sur les réseaux sociaux de la part de militants d'extrême droite, le journal Nord Littoral a décidé de porter plainte. La une du 29 janvier qualifiant de "fachos" deux Calaisiens proches avait entraîné un déferlement de haine à l'encontre du journal.
"J'espère qu'il va vous arriver comme à Charlie Hebdo en pire", "Vous méritez la guillotine"... Nord Littoral fait face à des menaces de plus en plus violentes de la part d'internautes proches de l'extrême droite radicale. Vendredi, Nord Littoral a réagi aux propos haineux en portant plainte au commissariat de Calais contre leurs auteurs.
Pourquoi une telle violence? Le député Gilbert Collard, proche du FN, a déclenché la fronde contre le journal. Il a réagi sur ses comptes Twitter et Facebook à la une du 29 janvier qui titrait "Gilbert Collard défendra les deux fachos calaisiens". Les journalistes faisaient référence au fait que l'avocat et homme politique était prêt à défendre David et Gaël Rougemont, deux Calaisiens qui ont eu une altercation avec des migrants le 23 janvier dernier, s'ils devaient être inquiétés par la justice.
"Cette presse est abjecte", avait par exemple déclaré le député du Gard :
Cette presse est abjecte : la même chose a- t- elle jamais été écrite pour l'avocat d'un terroriste ? pic.twitter.com/BC4KTpBXmK
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 29 Janvier 2016
"Des centaines de messages haineux"
Depuis les propos de Gilbert Collard, la rédaction de Nord Littoral dit avoir reçu "des centaines de messages haineux" sur Facebook et Twitter. En novembre, le journal avait déjà essuyé des menaces semblables après avoir dénoncé des auteurs de commentaires anti-migrants.Dans une interview à Francetv info, le journaliste de Nord Littoral Julien Pouyet défend la une du 29 janvier et l'emploi du mot "facho" : "Pour nous, il n'y a aucun jugement derrière ce terme. Nous ne nous sommes pas demandé s'il était péjoratif ou insultant : nous l'avons employé à titre informatif". Gilbert Collard et ses clients ont porté plainte de leur côté.