Grippe aviaire : Le Nord, le Pas-de-Calais, la Somme et 42 autres départements français classés en risque "élevé"

Les autorités ont placé le Nord, le Pas-de-Calais et 42 autres départements français en risque "élevé" de grippe aviaire. Un retour que les éleveurs redoutent à quelques semaines des fêtes de Noël, en plein reconfinement. 

Les autorités ont placé, ce jeudi 5 novembre, 45 départements en risque "élevé" d'introduction de la grippe aviaire par les oiseaux migrateurs, obligeant notamment à confiner les volailles, dans l'espoir d'éviter un retour de cette maladie redoutable pour l'élevage français. Le Nord, le Pas-de-Calais et la Somme sont également des zones à risque. 
    
Ces mesures de restriction sont justifiées par "la nécessité de prendre des mesures de prévention urgentes et immédiates pour protéger les élevages de volailles français", selon un arrêté publié au Journal officiel. Des départements connus pour leur production de foie gras, comme les Landes et le Gers, figurent parmi les territoires concernés.
  

Le risque reste qualifié de "modéré" dans les autres départements français 

Depuis janvier 2018 et jusqu'à fin octobre, le risque était encore considéré comme "négligeable" dans tout le pays. La France reste à ce jour indemne de ce virus qui ne présente aucun danger pour l'homme mais est très contagieux pour les oiseaux. Son retour aurait des conséquences économiques majeures pour les volaillers, qui pourraient voir se fermer des débouchés à l'exportation.
    
Les éleveurs de canards du Sud-Ouest ont été frappés à deux reprises, lors des hivers 2015/16 et 2016/17, par des épizooties de grippe aviaire qui avaient occasionné des abattages massifs pour éradiquer la maladie et coûté des centaines de millions d'euros aux producteurs.
    
La filière foie gras ne cache pas son inquiétude, à l'heure où la pandémie de Covid-19 fait déjà planer de sombres perspectives sur les fêtes de fin d'année, cruciales pour les ventes. "Pour avoir vécu les crises précédentes, on ne voudrait pas avoir à gérer une crise sanitaire en plus des conséquences du confinement" décrété contre le coronavirus, déclare à l'AFP Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession Cifog.
 

Pour avoir vécu les crises précédentes, on ne voudrait pas avoir à gérer une crise sanitaire en plus des conséquences du confinement.

Marie-Pierre Pé, directrice de l'interprofession Cifog.

Des volailles, habituellement en plein air, enfermées

Le passage à un risque "élevé" oblige les éleveurs professionnels comme les particuliers possédant un poulailler à enfermer les volailles qui évoluent habituellement en plein air ou à poser des filets pour empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages. Une partie des éleveurs compte sur une dérogation pour maintenir, même sans filet, un parcours extérieur rétréci après visite du vétérinaire et accord du préfet, précise Eric Cachan, président du Synalaf qui représente quelque 6.000 éleveurs de volailles fermières. 
    
L'idée étant que les volailles "qui ont l'habitude d'être dehors" et risqueraient de devenir trop "nerveux "- comme les pintades, dindes de Noël, chapons ou poulets de 10 semaines - puissent sortir à proximité immédiate de leur bâtiment. "On a constaté que les oiseaux migrateurs ne viennent pas" quand il y a une forte densité de volailles sur une surface, complète M. Cachan. 
   
Par ailleurs, les rassemblements de volailles vivantes sont interdits, de même que les transports et lâchers de gibiers à plumes par les chasseurs. "On est beaucoup mieux préparés que les fois précédentes", indique Anne Richard, directrice de l'interprofession Anvol, qui rassemble notamment les producteurs de poulets, dindes et canards (hors ceux destinés à la production de foie gras).
 

On est beaucoup mieux préparés que les fois précédentes.

Anne Richard, directrice de l'interprofession Anvol.


Il y a eu "énormément d'investissements et de formations à la biosécurité", dit-elle. "On demande aux éleveurs une surveillance très ctive pour alerter les vétérinaires si une mortalité normale apparaissait", rapporte Marie-Pierre Pé, de la filière foie gras, estimant qu'"on n'est pas à l'abri que le virus passe" malgré tout.
    
Elle relève qu'un des foyers détectés au Pays-Bas se situe dans un élevage de reproducteurs, pourtant "très sécurisé sur le plan sanitaire".  Dans son arrêté, le ministère de l'Agriculture explique "prendre en compte l'évolution sanitaire défavorable vis-à-vis de l'influenza aviaire dans l'avifaune en Europe".

Après l'apparition de foyers en Russie et au Kazakhstan cet été, l'épizootie a progressé vers l'ouest, atteignant récemment les Pays-Bas. "Depuis, une dynamique d'infection s'est emballée puisque 13 cas en faune sauvage et un foyer en élevage de poulets de chair aux Pays-Bas et 13 cas chez des oiseaux sauvages en Allemagne ont été déclarés. Le 3 novembre, le Royaume-Uni déclare également un premier foyer, dans le nord-ouest de l'Angleterre", souligne le ministère. 
 
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