Presque cinq mois après les inondations exceptionnelles subies par le département, les travaux de curage des cours d'eau de la Canche et de l’Aa ont débuté ce mardi 2 avril dans le Pas-de-Calais,
Grue et pelleteuse s'activent sur la Canche dans la commune de Brexent-Enocq. Les engins commencent à retirer une partie des sédiments dans le fond des canaux. Le bras de la machine plonge dans le cours d’eau et remonte 60 cm de limon et de cailloux pour que l’eau s’écoule correctement. C'est la Communauté d’Agglomération des 2 Baies en Montreuillois (CA2BM) qui réalise ces travaux de curage, dans le cadre d’une convention de délégation confiée par l’Etat. Ce dernier finance à 100% ces opérations. Durant les mois d’avril et de mai, les travaux de curage d’urgence concerneront les confluences avec la Dordonne, le Huitrepin, le Pont de Beutin puis, celle avec la Course, le Valigot et le pont SNCF.
Même scénario sur le Delta de l’Aa, où les Voies Navigables de France sont en charge des opérations. Elles concernent les canaux d'Ardres, de Guines et d’Audruicq. Un premier curage avait déjà été effectué sur les cours d’eau de ce territoire en février dernier, mais pour les maires de ces communes, ce n'est qu’une étape dans le processus de désengorgement.
Le curage incarne seulement un tiers de la résolution du problème
Ludovic Loquet, maire d’Ardres et président de la Communauté de communes du Pays d’Opale
"Nous somme satisfaits de ces travaux de curage, mais deux autres actions sont indispensables : la réfection des berges et la construction de merlons de protection pour les conforter et les protéger. Le curage incarne seulement un tiers de la résolution du problème", explique Ludovic Loquet, maire d’Ardres et président de la Communauté de communes du Pays d’Opale. « Oui, le curage est important, mais encore faut-il que l’eau puisse correctement s’évacuer vers la mer du côté du canal de Calais » ajoute Eric BUY, le maire de Guînes. "Nous souhaiterions que soient ajoutées des pompes supplémentaires au niveau du pont de la Batellerie."
Ces premiers travaux de curage sont réalisés à la demande de la préfecture du Pas-de-Calais pour un coût estimatif de 150 000€. Ils font suite à plusieurs réunions organisées en mars, avec l’ensemble des acteurs concernés : EPCI, syndicats des rivières et services de l’Etat mais aussi particuliers, chefs d’entreprises, artisans, agriculteurs et collectivités. En tout, 65 propositions de travaux structurants à conduire d’ici l’hiver 2024/2025 ont été formulées pour traiter l’ensemble des conséquences engendrées par les inondations, et prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter une nouvelle crise.