“Il suffit de quelques gouttes de pluie” : l’angoisse décuplée des sinistrés des inondations du Pas-de-Calais à chaque nouvelle vigilance météo

Le département du Pas-de-Calais est placé en vigilance jaune pour crue ce lundi 6 janvier 2025. Après quelques inondations localisées dans le Boulonnais, les sinistrés de la Liane ne cachent pas leurs inquiétudes et attendent le démarrage des travaux annoncés... lorsque des solutions sont possibles.

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Un talus effondré, de l'eau qui ruisselle sur les routes secondaires et des inondations localisées. Après l'épisode de neige qui a traversé la région samedi 4 janvier 2025, des pluies soutenues ont détrempé des sols déjà très humides et on fait réagir plusieurs cours d’eau.

Dans le Boulonnais, où la Liane traverse plusieurs communes, des inondations localisées ont été constatées dimanche 5 janvier 2025.

“On a eu une petite crue mais rien d’alarmant”, raconte Alexis Delliaux, habitant d'Hesdigneul-les-Boulogne et agent technique employé par la municipalité. Aucune maison de la commune n’a été menacée, aucun habitant du village de 800 âmes n’a dû être évacué, le fleuve côtier est ce lundi 6 janvier 2025 retourné dans son lit. Même si la vigilance jaune est maintenue sur le cours d’eau, la “lente décrue” a débuté, détaille le service Vigicrues dans son dernier bulletin.

“On a l’impression que l’eau monte plus vite”

Mais pour combien de temps ? Une question à laquelle le trentenaire ne veut pas se risquer à répondre. Car à chaque nouvelle vigilance déclenchée, chaque crue de la Liane même minime et habituelle pour la saison, les souvenirs remontent, les angoisses également. “Vous savez, il suffit de quelques gouttes de pluie pour que mes voisins installent immédiatement leurs batardeaux”, témoigne Alexis, fortement marqué par les inondations historiques de novembre 2023 et janvier 2024.

“La situation n’est pas très confortable”, admet Antoine Chantereau, membre du collectif des sinistrés de la Liane. On est bien loin de ce qu’on a connu en 2023, tempère-t-il toutefois. Mais avant les inondations historiques, on avait l’impression qu’il fallait plusieurs jours de pluie consécutifs pour être inondés. Or maintenant, on a l’impression que l'eau monte plus vite”. Un ressenti, admet le sinistré, qui illustre à lui seul le traumatisme des inondations de l’hiver dernier.

Dans la nuit du dimanche 5 au lundi 6 janvier 2025, le niveau de la Liane a dépassé les 3 mètres 30 à la station d’Isques. Une hauteur jamais égalée depuis le début de l’hiver, mais bien en deçà des niveaux historiques enregistrés en novembre 2023. Avec 5 mètres 35 mesurés, la Liane avait inondé plusieurs centaines d’habitations dans le bassin, dont un quartier entier d’Hesdigneul-lès-Boulogne où l’eau était montée à plus d’1 mètre 20 dans certaines maisons. La mairie et l’école du village avaient également pris l’eau et des évacuations par hélicoptère avaient été menées par les pompiers.

Partir ou rester

Pour se prémunir, l'agglomération du Boulonnais a mené une vaste étude pour “comprendre la dynamique des inondations récentes sur la Liane et proposer des travaux” afin d’améliorer l’écoulement des eaux. Une étude dévoilée à l’occasion d’une réunion publique mi-décembre : parmi les pistes envisagées pour réduire les hauteurs d'eau de 25 à 50 cm lors de crues décennales, l’élargissement d’une partie de la Liane, la création de fossés d’évacuation et de zones d’expansion de crue. “Ces travaux qui auraient pu être entrepris depuis 20 ans mais ça va dans le bon sens", réagit le membre du collectif des sinistrés de la Liane. "Nous voulons désormais que les choses soient vite lancées car le planning prévoit 3 ans entre les études et la réalisation des travaux”.

Un temps incompressible, parfois difficilement compris par les sinistrés. “Lorsqu’on subit des inondations 4 fois en une semaine, ça marque...”, résume Alexis Delliaux, habitant de la place Pauchet à Hesdigneul-lès-Boulogne. La petite rue en impasse, située à la sortie du village, est inondée à chaque vigilance déclenchée par Météo France. “Ici l’eau monte très vite, abonde Adrien Delliaux. Et depuis les inondations de l‘année dernière, on a peur à chaque fois, on stresse, on scrute le niveau”.

Or, selon l’agglomération, “aucun aménagement ne paraît efficace” dans ce secteur d’Hesdigneul-lès-Boulogne pour se prémunir des inondations. La Communauté d'Agglomération du Boulonnais privilégie ainsi “l’acquisition de toutes les maisons de la place Pauchet” en vue d’une renaturation des espaces “à tous les propriétaires qui le souhaitent”. Hors de question de partir pour Alexis Delliaux, qui a appris la nouvelle juste avant les fêtes de Noël. “C’est un sentiment d’abandon, de colère, mais on va se battre”, assure l'agent municipal de 36 ans, qui n'a jamais vécu ailleurs qu'à Hesdigneul-lès-Boulogne.

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