A Arras, Benoît Hamon s'en prend ouvertement à Marine Le Pen et ses alliés

Benoît Hamon s'en est vigoureusement pris à la candidate du Front national Marine Le Pen, jeudi soir à Arras, affirmant que si elle gagnait l'élection présidentielle, "le pays serait mis en croix".

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"Je vais vous dire ce qui va se passer si elle gagne : regardez quels sont les petits personnages qui s'apprêtent à prendre le pouvoir, derrière. Pas simplement dans les ministères. Dans la haute administration, les juges qui seront nommés, les préfets, les patrons de la police qui seront nommés. Le pays sera mis en croix. (...) Ne vous trompez pas de colère!", a lancé celui qui est désormais le candidat du PS et des écologistes, après le retrait en sa faveur de Yannick Jadot.

Selon Benoît Hamon, qui parlait devant plus d'un millier de militants et sympathisants, "Marine Le Pen appartient à la catégorie de ceux qui se sont toujours servis. Ne lui donnez pas le pouvoir! (Ce qu'il faut, c'est) rendre le pouvoir". Il a pris à nouveau "l'engagement que demain, les institutions fonctionneront différemment, c'est-à-dire que nous permettrons aux citoyens de reprendre la main entre deux élections".

"Ca ne veut pas dire (...) l'instabilité ou la fébrilité democratique permanente. Mais ça n'est plus possible qu'en France dans une grande démocratie, nous ayons un rendez-vous tous les cinq ans et qu'on nous dise: + vous allez assister à une élection présientielle formidable (...). Je mets mon bulletin dans l'urne, et hop, je disparais, rendez-vous cinq ans plus tard". Il enfourchait ainsi "le thème de la VIe république, qui m'est cher", a-t-il dit.

La gauche au second tour

"Peut-on parier sur le seul génie d'un homme pour imaginer (...) la transition du travail, pour penser la nouvelle étape de la construction européenne ?" M. Hamon a d'autre part demandé à François Bayrou, allié à Emmanuel Macron, d'avoir "la même exigence à l'égard d'Emmanuel Macron" que celle qu'il a eue jusqu'ici en matière de transparence de la vie politique, invitant le candidat d'En marche! à rendre publique la liste des donateurs de sa campagne. "La gauche", a-t-il dit, "ce n'est pas une station balnéaire - Le Touquet, par exemple - où on s'arrête et d'où on repart pour d'autres aventures". La famille Macron y possède une résidence.

Benoît Hamon a conclu par une ode à l'unité de la gauche."Ce à quoi devons travailler, c'est à l'unité de la gauche (...) Nous n'avons pas le droit de laisser la gauche absente du second tour", s'est-il exclamé. Dans la matinée, à Boulogne-sur-mer, une poignée de militants de La France insoumise, de Jean-Luc Mélenchon, avaient crié des slogans hostiles au candidat socialiste, comme "vous n'êtes pas de gauche", contredisant ainsi le discours officiel des dirigeants de LFI qui avaient salué la victoire de Benoît Hamon lors de la primaire organisée par le PS.
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