Thalys : l'épouse de Mark Moogalian, le Franco-Américain grièvement blessé, témoigne

Mark Moogalian, a été grièvement blessé par balle en tentant héroïquement de désarmer Ayoub El-Khazzani à bord du Thalys. Son épouse, Isabelle, présente à ses côtés dans la rame, a livré son témoignage à Europe 1.

"Mon mari m'a dit qu'il avait vu un homme qui lui semblait étrange parce qu'il était entré dans les toilettes avec sa valise et que cela avait duré très longtemps", a expliqué Isabelle, l'épouse de Mark Moogalian, au micro d'Europe 1. "Quelque temps après, cet homme est sorti et c'est là qu'il a vu qu'il portait une arme".


"Mon mari a vu qu'il était saisi à la gorge par derrière par une autre personne et donc il m'a dit : 'va t'en! C'est sérieux!' Et mon mari s'est précipité vers cet homme pour lui enlever son arme, sa kalachnikov". Réfugiée sous un siège, elle ne voit pas El-Khazzani tirer sur son mari. "Quand mon mari s'est effondré, je l'ai vu à travers les sièges. Il m' regardé et il m'a dit : "I'm hit, I'm hit" ("je suis touché" en anglais NDR). Il pensait que c'était fini et qu'il allait mourir. Il y avait du sang partout (...) Je lui ai fait une sorte de garrot avec une écharpe et ensuite j'ai vu qu'il avait une autre blessure au niveau du cou, donc j'ai couru dans le wagon n°11 pour demander de l'aide, s'il y avait un médecin. (...) Personne n'est venu donc je suis revenue dans le wagon n°12 pendant les militaires américains étaient en train d'immobiliser l'agresseur. Et on a eu beaucoup de chance parce que Spencer Stone (l'un des trois passagers américains intervenus pour neutraliser l'assaillant NDR) connaissait les premiers secours. Il a mis son doigt sur la plaie au niveau du cou pour empêcher que l'hémorragie continue et il est resté dans cette position pendant tout le voyage, jusqu'à ce qu'on arrive à Arras, donc je pense qu'il a vraiment sauvé la vie de mon mari."

"A quelques millimètres près, la balle aurait tranché sa carotide"


Mark est un miraculé. "Il a reçu une balle qui est rentrée dans le dos, du côté gauche, au niveau haut et qui est ressortie par le cou, sous-claviculaire. Il a perdu beaucoup de sang", explique Isabelle. "Mon mari fait partie des héros de cette histoire et il l'a presque payé de sa vie puisqu'à quelques millimètres près, la balle aurait tranché sa carotide en sortant". Aujourd'hui son état est stable. Il souffre encore de problèmes à la main gauche qui pourraient lui laisser ses séquelles.

Même si son mari semble tirer d'affaire, Isabelle est encore sous le choc. "J'ai pensé qu'on allait tous mourir. Je pensais qu'on allait tous se faire flinguer". Du tireur, elle n'a aperçu que la silhouette. "C'était un homme relativement petit et un peu chétif. Et j'ai été étonnée par le temps qu'il a fallu à ses deux personnes, et ensuite trois personnes, pour le neutraliser. C'était incroyable, il se débattait comme un fou. Il avait beaucoup de force pour sa taille." Sur son lit d'hôpital, Mark lui a confié que son geste héroïque avait été "comme un réflexe pour lui". "Déjà, il voulait me protéger moi mais aussi protéger les gens qui étaient dans le train. Il s'est dit : "c'est notre seule chance". Quand il a vu qu'il y avait déjà quelqu'un qui l'agrippait par derrière, je pense qu'il a vu une chance d'arrêter quelque chose de très grave."

Âgé de 51 ans, ce professeur à l'université de Sorbonne sera lui aussi décoré de la légion d'honneur, une fois remis sur pied, tout comme le jeune Français intervenu le premier pour se saisir du tireur. Ce diplômé de l'Edhec de 28 ans, travaillant pour une banque française à Amsterdam., a souhaité garder l'anonymat et se verra remettre sa décoration à huis-clos, loin des caméras et des objectifs.
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