Le suspect a été formellement identifié comme étant Ayoub El Khazzani, le ressortissant marocain de 26 ans signalé par les services de renseignement espagnols et appartenant à la mouvance islamiste radicale.
Le suspect de l'attaque vendredi contre le Thalys Amsterdam-Paris a été formellement identifié comme étant Ayoub El Khazzani, le ressortissant marocain signalé par les services de renseignement espagnols comme appartenant à la mouvance islamiste radicale, a-t-on appris samedi de source policière. L'homme, qui aura 26 ans le 3 septembre, a été identifié par divers éléments matériels, dont ses empreintes digitales. Monté dans le train à Bruxelles, lourdement armé, notamment d'un fusil d'assaut kalachnikov, l'agresseur présumé avait été maîtrisé par des passagers, dont des militaires américains en vacances, avant d'être arrêté en gare d'Arras.
Selon les services espagnols, El Khazzani se serait rendu en Syrie depuis la France, avant de revenir. Les services de renseignements français avaient quant à eux appris en mai qu'il quittait alors Berlin pour se rendre à Istanbul, en Turquie.
"Rester prudent sur les motivations du tireur"
Armement lourd, liens avec la mouvance islamiste radicale, passage, selon les services de renseignement espagnol en Syrie, "plusieurs indices" tendent à montrer qu'Ayoub El Khazzani projetait "une attaque terroriste", estime Jean-Charles Brisard, expert des questions liées au terrorisme. Le spécialiste entend toutefois "rester prudent sur ses motivations". Transféré samedi matin d'Arras à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), au siège de la sous-direction antiterroriste (Sdat) et de la DGSI, le suspect a nié samedi matin toute implication terroriste.
A ce stade, l'enquête ne permet pas de dire si Ayoub El Khazzani "connaissait le maniement des armes", mais sa présence dans un train de voyageurs "montre en tout cas une détermination et une préparation" dans son projet, selon Jean-Charles Brisard.
La médiatisation recherchée
Les organisations terroristes incitent des apprentis terroristes à "passer à l'acte y compris sur le sol français, que ce soit de manière rudimentaire ou de manière plus élaborée", selon Jean-Charles Brisard. Des profils "solitaires" qui ont l'avantage d'être "plus discrets que les réseaux logistico-opérationnels" et plus "difficilement repérables", décrit Louis Caprioli, ancien sous-directeur à la Direction française de la surveillance du territoire (DST)."C'est la possibilité pour les groupes terroristes d'avoir des éléments supplétifs qui agissent sur les terrains occidentaux" quand eux considèrent s'occuper de "choses sérieuses", comme en Irak et en Syrie. "L'effet recherché par les organisations terroristes est la médiatisation, c'est de rendre la situation tendue et d'opérer un changement de mode de vie : que les gens aient peur de prendre les transports, de partir en vacances".