Barrage mortel près de Calais : quatre migrants mis en examen et écroués

Quatre migrants ont été écroués mercredi soir après la mort d'un conducteur causée par la mise en place d'un barrage sur l'A16, au niveau de Guemps (Pas-de-Calais). Les quatre mis en cause contestent les faits.

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Quatre migrants, soupçonnés d'être à l'origine du barrage sur l'autoroute A16 qui a conduit au décès du conducteur d'une camionnette dans la nuit de lundi 19 à mardi 20 près de Calais, ont été mis en examen et écroués.

Il s'agit de deux Afghans majeurs et de deux mineurs érythréens de plus de 16 ans.

Neuf migrants interpellés


Tous les quatre ont notamment été mis en examen "pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, en l'espèce entrave à la circulation ayant causé la mort du ressortissant polonais Miroslav I. et mise en danger de la vie d'autrui" selon Patrick Leleu, procureur de la République de Saint-Omer.

Les mis en cause ont été placés en détention provisoire, où ils contestent les faits qui leur sont reprochés, En tout, neuf migrants - six Érythréens mineurs, un Éthiopien mineur et deux Afghans majeurs - avaient été interpellés dans un des poids lourds bloqués par le barrage et placés en garde à vue.



Les cinq mineurs, qui on entre 13 et 16 ans (quatre Erythréens et un Ethiopien) ont quant à eux fait l'objet d'une mesure de placement. S'agissant de mineurs de moins de 16 ans, le parquet n'a pas pu demander de détention provisoire en matière correctionnelle.


L'émoi en Pologne


Le chauffeur du véhicule immatriculé en Pologne avait percuté un des trois poids lourds bloqués par ce barrage artisanal sur l'autoroute A16 à hauteur de Guemps, à 15 km à l'est de Calais. Son véhicule s'était alors embrasé.


L'installation de barrages artisanaux dans le Calaisis, principalement la nuit, par des migrants désespérés pour ralentir des camions en partance pour l'Angleterre et de tenter de se cacher à l'intérieur, était quasi-quotidienne à l'époque de la "Jungle. Arrêtée avec le démantèlement du bidonville en october 2016, cette pratique a progressivement repris depuis fin mai et le retour marqué des migrants dans le Calaisis. 

En Pologne, cet incident "a suscité une forte inquiétude dans la société, ce qui est bien compréhensible et pleinement justifié, et notamment dans les milieux de l'industrie des transports", avait écrit le ministre polonais de l'Intérieur Mariusz Blaszczak dans une lettre adressée à son homologue français Gérard Collomb. Le ministre de l'Intérieur doit se rendre demain à Calais. 

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