Une quinzaine de personnes ont reçu samedi à leur domicile une amende de 68 euros pour avoir participé à un concert de casseroles devant une salle de meeting de
soutien à François Fillon, le 21 mars à Calais.
"Devant la salle du Minck, arrivés une demi-heure avant Luc Chatel et Xavier Bertrand, nous étions une petite trentaine de citoyens, sans aucune banderole ni revendication partisane", tapant avec des ustensiles de cuisine sur des casseroles, a rapporté à l'AFP l'un des participants ayant écopé de l'amende, Jérôme Baude, par ailleurs délégué syndical Sud à la mairie de Calais.
#Calais De nombreux manifestants devant la salle : les casseroles se font entendre jusque dans la salle pic.twitter.com/Fss6ByCm9i
— T Quinault Maupoil (@TristanQM) March 21, 2017
Ils voulaient ainsi dénoncer les "affaires" dans lesquelles le candidat de la droite et du centre François Fillon est empêtré. "Quand nous avons reçu une contravention de 68 euros chez nous samedi, pour "Emission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou la santé de l'homme", comme c'était le 1er avril on a cru à une blague !", s'est exclamé Jérôme Baude, confirmant une information de La Voix du Nord.
Sur Facebook, un internaute a ainsi posté un exemplaire de la contravention reçue :
Code de la santé publique
Il raconte que les participants avaient continué pendant une heure et quart à faire sonner les casseroles, alors que se déroulait un meeting de soutien au candidat, auquel assistaient entre 300 et 400 personnes dont la maire LR Natacha Bouchart. "A un moment, on a vu arriver la Brigade anticriminalité (BAC), la police nationale, la police municipale, ils étaient 50, pour nous qui étions 30", poursuit Jérôme Baude. "Ils nous ont demandé nos cartes d'identité et nos adresses".
"On est encore abasourdis, c'est une manière de mettre la pression et d'empêcher des gens pas militants, qui ne manifestent jamais, de bouger de leur maison", a-t-il dénoncé. Interrogée, la préfecture du Pas-de-Calais a confirmé indirectement l'existence de ces procès-verbaux, indiquant que les amendes étaient "liées à des infractions du code de la santé publique", tout en soulignant qu'elles n'étaient pas administratives.
A Tourcoing comme dans plusieurs autres villes, un concert de casseroles avait également été organisé lors de la venue de François Fillon.