La couturière Anne Valérie Hash expose ses 13 premières années de création à Calais

De ses robes construites à partir de pantalons d'homme à son costume tailleur où de la dentelle se marie à du jersey rétroréfléchissant: l'exposition consacrée à la créatrice de mode Anne Valérie Hash à la Cité de la dentelle et de la mode de Calais explore un univers en cours de fabrication.

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Visible jusqu'au 13 novembre, l'exposition nommée "Décrayonner" s'ouvre sur une grande pièce baignée de lumière, recréant l'atmosphère des ateliers de création. Au centre: 13 mannequins habillés d'ébauches de vestes, de robes ou de pantalons réalisés sur des toiles de coton où on lit des traces de craie, de feutre... autant d'indications d'ajustements des vêtements qui témoignent du processus de création.

Ces toiles sont "des crayons du couturier, des brouillons de vêtements rarement gardés par les créateurs, mais j'y étais attachée, alors j'en ai gardé une trentaine", explique la créatrice Anne Valérie Hash, qui a lancé sa marque éponyme en 2001.
  
Treize ans de carrière sont résumés en 88 pièces où on distingue le style Anne Valérie Hash: un mélange de contraires sobre et peu ostentatoire où l'homme se mixe avec la femme, la laine avec la tulle, le coton avec la soie et l'avant-garde avec la tradition. La composition de l'exposition illustre l'évolution de la couturière. Elle commence avec sa première collection "Fillemâle", et ses pantalons transformés en robe, et se termine en 2014, avec sa collection "Pause". 

La dernière collection est "la plus construite, elle est comme quadrillée, très graphique et structurée alors que la première est plus spontanée, plus poétique", analyse la créatrice, dont la maison a eu le label haute couture de 2007 à 2012. Entre ces deux collections opposées, aucune chronologie, les pièces sont mixées, la haute couture est mélangée au prêt-à-porter, comme ces deux pièces créées pour Comptoir des cotonniers dont elle a pris la direction artistique en 2014 pour trois saisons.

"Réconciliation des genres"

Outre ses tenues, on visionne ses défilés, notamment celui de sa collection "Confidences", qui consistait à prendre, pour les transformer, des vêtements fétiches de célébrités (Pete Doherty, Léa Seydoux...), ou on observe les clichés de Fabrice Laroche qui accompagnent l'exposition, notamment ceux de Lou Lesage, la muse enfant d'Anne Valérie Hash. A noter l'absence de vitrines, "une façon de créer une proximité entre le vêtement et le public, de dépoussiérer les traditions, et d'insister sur les matières...", explique la couturière.

Pour parler de son exposition, la créatrice de 45 ans, refuse le terme de "rétrospective". "C'est trop bizarre, c'est comme si je m'arrêtais, alors que c'est qu'une première partie, je dirais que c'est... une pause", dit Mme Hash, qui avant d'étudier à la Chambre syndicale de la couture parisienne, hésitait entre "l'art culinaire et la mode". La couturière parisienne, qui dit avoir été attirée par la mode grâce à la vague des créateurs des années 80 comme "Yohji  Yamamoto", "Jean-Paul Gaultier" ou "Comme des garçons", avait annoncé en 2014 vouloir faire "une pause" juste avant d'être sollicitée par Comptoir des cotonniers. Cette collaboration terminée, elle s'apprête à se mettre en retrait pour "revenir au bon moment avec les bonnes recettes".

"A travers mes collections, on sent dans mon travail un basculement, un désordre... Et finalement, je ne sais pas où est mon équilibre", dit-elle. Alors, sa prochaine collection "elle y pense", mais "veut prendre du recul".  Elle la présentera "dans un, deux ou cinq ans" et ce sera peut-être "une ligne, sur laquelle on ne m'attend pas...", dit la créatrice qui affirme sur un écriteau de l'exposition, "avoir trouvé la réconciliation des genres".
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