Un deuxième migrant a également traversé le tunnel sous la Manche samedi

Ce sont finalement deux migrants - et non un seul comme annoncé par Eurotunnel - qui sont parvenus à traverser à pied le tunnel sous la Manche dans la nuit de vendredi à samedi. 

Les deux migrants iraniens ont été interpellés samedi en Angleterre après avoir traversé le tunnel sous la Manche, quelques heures après l'intrusion inédite d'une centaine de personnes dans le passage reliant la France et le Royaume-Uni, a annoncé mercredi la police britannique. Mardi, Eurotunnel n'avait confirmé le passage que d'un seul migrant. Les deux hommes, âgés de 20 et 25 ans, ont été arrêtés à Folkestone, où débouche le tunnel en Angleterre, et inculpés "d'obstruction" à la circulation ferroviaire, une infraction passible de deux ans d'emprisonnement, a précisé la police à l'AFP.

Présentés lundi à un juge, ils ont été maintenus en détention. Leur interpellation est intervenue dans la foulée de l'intrusion dans le tunnel d'une centaine de migrants dans la nuit de vendredi à samedi, qui ont parcouru 15 km avant d'être interceptés par les gendarmes. Ce incident, qualifié de "jamais vu" par Eurotunnel, avait paralysé le trafic pendant plusieurs heures. Le site, qui totalise 650 hectares et un périmètre d'une vingtaine de kilomètres, a fait l'objet l'été dernier de nombreuses tentatives d'intrusion, généralement la nuit.

Aucun passage vers l'Angleterre ?

Un pic de 1 700 avait été atteint le 3 août, et un Soudanais de 40 ans avait été interpellé près de Folkestone après être parvenu à parcourir presque entièrement les 50 kilomètres du tunnel. Treize personnes sont mortes accidentellement depuis le 26 juin dans ces tentatives. Selon une source sécuritaire dans le Pas-de-Calais, le nombre de migrants qui auraient réussi à rejoindre l'Angleterre via le tunnel pouvait être évalué à 150 par nuit au milieu de l'été, en s'accrochant notamment à des rames ferroviaires ou en s'introduisant dans des véhicules. Actuellement, il est quasiment nul, suite au renforcement, qui se poursuit, des dispositifs de sécurité à l'approche de l'entrée du tunnel côté français. Environ 3 500 migrants rêvant de gagner le Royaume-Uni vivent dans des conditions indignes dans le camp dit "de la nouvelle jungle", à l'est de Calais.