Un migrant est parvenu à parcourir, à pied, les 50 km du tunnel sous la Manche, dans la nuit de vendredi et samedi. Mais il a été interpellé à son arrivée à Folkestone en Angleterre. C'est le 2e cas recensé par Eurotunnel.
L'homme avait profité de la pagaille liée à l'intrusion d'une centaine de migrants sur le site d'Eurotunnel, dans la nuit de vendredi à samedi. Il est parvenu à parcourir à pied les 50 kilomètres séparant, de part et d'autre de la Manche, les villes de Calais et Folkestone. Une marche très risquée, même si cette nuit là, des travaux de maintenance dans le tunnel avaient restreint le trafic. A son arrivée en Angleterre, le migrant a été interpellé par la police et placé en détention.
"Il risque deux ans de prison ferme", rappelle un porte-parole d'Eurotunnel qui a confirmé l'information révélée par La Voix du Nord. "Ce cas est un peu différent du précent. La dernière, la personne n'avait pas franchi l'intégralité du tunnel et avait pu être interpellé avant sa sortie".
Un précédent au mois d'août
Le 4 août dernier, Abdul Rahman Haroun, un clandestin soudanais de 40 ans, avait presque traversé à pied l'intégralité du tunnel lors d'une nuit marqué là encore par quelque 600 tentatives d'intrusion de migrants. Actuellement, il est toujours en détention provisoire et devrait être jugé le 4 janvier prochain pour "obstruction" à la circulation dans le tunnel.Son avocat avait plaidé, pour sa défense, l'article 31 de la convention de 1951 de l'ONU sur les réfugiés, dont le Royaume-Uni est signataire. Ce texte dispose notamment que les États "n'appliqueront pas de sanctions pénales, du fait de leur entrée ou de leur séjour irréguliers, aux réfugiés qui, arrivant directement du territoire où leur vie ou leur liberté était menacée au sens prévu par l'article premier, entrent ou se trouvent sur leur territoire sans autorisation".
