Le général Christian Piquemal, dont le procès prévu lundi pour participation à une manifestation anti-migrants à Calais interdite par les autorités a été reporté en raison de son état de santé, est sorti de l'hôpital de la ville, a annoncé son avocat.
Dans la matinée, l'ex-patron de la Légion étrangère, 75 ans, alors en garde à vue, avait été admis au centre hospitalier de la cité portuaire où, selon le parquet de Boulogne-sur-mer, "le médecin légiste qui l'a examiné a indiqué que son état de santé était incompatible avec une comparution immédiate devant le tribunal correctionnel". Il comparaîtra libre le 12 mai. Le général Piquemal "est sorti de l'hôpital. Il est extrêmement fatigué et terriblement éprouvé par la rigueur et la brutalité avec laquelle il a été interpellé", a assuré l'un de ses avocats, Me Denis Tailly-Eschenlohr, interrogé après qu'il a rendu visite à son client. "Un officier prestigieux comme lui a l'habitude d'être malmené mais, cette fois, il n'avait pas à endurer la violence dont il a été l'objet", a asséné l'avocat, qui s'est refusé à préciser où se trouvait désormais le général Piquemal.
Christian Piquemal a été désigné dimanche par le parquet comme ayant eu "le rôle principal" dans la manifestation interdite de samedi, organisée à l'appel du mouvement islamophobe Pegida. Des photos le montrent en train de parler un mégaphone en main. Il est poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation". Poursuivies pour "port illégal d'armes", les quatre autres personnes placées en même temps que lui en garde à vue étaient jugées en comparution immédiate au tribunal de Boulogne-sur-mer dans l'après-midi. Cette audience se déroulait dans une grande tension, au point que deux personnes dans le public ont été expulsées de la salle des débats.