Au lendemain du Conseil des ministres, au cours duquel Emmanuel Macron a "appelé à la plus grande humanité", le ministre de l'Intérieur a martelé un message de fermeté ce vendredi lors de sa visite à Calais.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a affiché sa fermeté ce vendredi 23 juin au cours de sa visite à Calais. Le ministre a refusé de rouvrir un centre pour migrants qui risquerait de faire "appel d'air" dans la région.
On ne veut pas que se reproduise une 'Jungle' sur Calais
Il a également promis de présenter sous quinze jours un "plan" sur la demande d'asile.
"Il n'y aura pas de centre ouvert ici" pour les migrants car "à chaque fois qu'on a construit un centre, il y a eu appel d'air", a martelé M. Collomb. "On ne veut pas que se reproduise une 'Jungle' sur Calais".
Les associations déçues
M. Collomb a également rencontré les associations, qui ont vivement dénoncé ces dernières semaines des violences policières et l'abandon humanitaire des migrants en l'absence de toute structure (points d'eau, centre d'accueil...)
Un "échange approfondi" en "n'étant pas toujours d'accord sur les solutions", a résumé le ministre après la rencontre. Les associations, elles, n'ont pas caché leur déception.
On s'attend à devoir travailler avec entraves de la police
"On ne comprend pas qu'après autant d'années on en soit encore là", regrette Jean-Claude Lenoir, de l'association Salam, qualifiant de "tragique" la réponse à la crise. "
"C'est le statu quo, on n'a pas de réponse satisfaisante", déplore quant à lui François Guennoc, de l'Auberge des migrants, à la fois "sur la possibilité d'avoir un terrain" et "une diminution de la pression des forces de police". Et "on s'attend à devoir travailler avec entraves de la police".
"Je pense qu'il y a une mauvaise compréhension, a poursuivi Jean-Claude Lenoir. Je suppose que M. Macron va reprendre les choses en main et dire réveillons nous", a-t-il ajouté. Le président français avait ainsi "appelé à la plus grands humanité" dans la gestion du dossier migratoire.
"Pour avoir une grande humanité il faut une grande fermeté", a toutefois souligné le ministre en visite, pour qui "on ne peut pas accueillir avec humanité lorsque tout a coup on a un afflux migratoire considérable".
Une réforme du droit d'asile
M. Collomb a rappelé l'arrivée prochaine de "250 personnes" en renfort des 450 déjà sur place. Il a également annoncé la présentation "dans les quinze jours", d'un "plan" sur les migrants à la demande du président de la République.
À #Calais, j'ai tenu à saluer l'engagement quotidien de nos forces de @PoliceNationale et de @Gendarmerie sur le terrain. pic.twitter.com/DeiryYSvdm
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 23 juin 2017
"Nous allons faire une réforme du droit d'asile de manière à réduire les délais", a-t-il indiqué, soulignant qu'aujourd'hui ce droit "fonctionne mal et il est urgent de revoir et peut-être de le transformer". Il faut "à la fois une maîtrise des flux migratoires et la prise en compte de l'aspect humain du problème", a-t-il ajouté.
M. Collomb a ainsi évoqué a situation des migrants déboutés d'un autre pays européen qui arrivent sur le territoire. "Il n'y a pas de raison qu'en France tout le monde ait vocation, si l'on n'est pas un demandeur d'asile reconnu, à rester sur le territoire", a-t-il averti.