Le numéro un de la CFDT Laurent Berger a fait part jeudi des difficultés éprouvées par les salariés de différentes branches parfois désorganisées par la présence massive de migrants dans le Calaisis.
"C'est difficile pour les salariés, qu'ils soient à l'hôpital, aux douanes, à Eurotunnel, au port, aux docks, ou aussi pour les sous-traitants d'Eurotunnel dans le domaine de la propreté ou de la sécurité", a affirmé M. Berger lors d'une conférence de presse organisée à Calais. "L'impact économique est fort sur tout le secteur des transports, du tourisme mais aussi l'activité du commerce et les conditions de travail vécues par les salariés, avec une surcharge de travail et des désorganisations créées par exemple par l'afflux des migrants à l'hôpital", a ajouté le secrétaire général du syndicat.
Ce dernier était présent à Calais, où il a rencontré des représentants CFDT des entreprises du Calaisis, le même jour que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et son homologue britannique Theresa May, venus signer un nouveau plan axé sur la sécurité à l'entrée du tunnel. Environ 3.000 migrants, principalement africains, se trouvent dans une grande lande située à l'est de Calais, baptisée Nouvelle jungle, d'où les clandestins tentent de rejoindre l'Angleterre, soit en montant dans des camions prenant des cars-ferries pour Douvres, soit en essayant de grimper sur des navettes de ferroutage empruntant le tunnel sous la Manche.
Le patron de la CFDT a aussi tenu à plaider pour "une approche humanitaire" de la crise migratoire, estimant qu'elle "ne pouvait pas être que sécuritaire". "Quand on porte une vision humaniste de la société, il ne faut pas qu'on instrumentalise la question des migrants pour faire monter l'extrême droite", a-t-il prévenu.