Cazeneuve aux migrants de Calais : "On ne peut pas passer la frontière"

Les ministres français et britannique de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve et Theresa May, sont venus jeudi ensemble à l'entrée du tunnel sous la Manche signifier "qu'on ne peut pas passer la frontière" entre les deux pays, alors qu'une très forte pression migratoire s'exerce à Calais.

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"Il faut qu'un signal très fort soit envoyé ici à Calais qu'on ne peut pas passer la frontière que nous gérons en commun, dans le cadre d'une coopération absolument exemplaire entre nos deux pays", a insisté le ministre français sur le site d'Eurotunnel, dans une déclaration préalable à la signature d'un nouvel accord sur les migrants avec son homologue britannique. Pour M. Cazeneuve, "les passeurs doivent savoir qu'il n'y a pas de passage possible ici à Calais". "Nous sommes déterminés à faire en sorte que ce trafic abject (des passeurs), qui conduit à des tragédies humaines, à des morts, s'arrête enfin", a-t-il aussi martelé, son homologue britannique affirmant en écho qu'il fallait "briser ces gangs criminels".


Les deux ministres ont visité dans la matinée le site immense d'Eurotunnel, dont ils ont salué l'action en matière de sécurité, et rencontré les forces de l'ordre des deux pays. Ils devaient signer ensuite une convention de recrutement des agents de sécurité. Après une table ronde sur la coopération franco-britannique en matière de lutte contre l'immigration illégale, ils devaient également rencontrer des responsables du centre d'accueil Jules Ferry, avant de parapher un accord comprenant plusieurs volets. Celui-ci prévoit une section "renforçant l'engagement commun pour la sécurité du site, la lutte conjointe et résolue contre les filières criminelles de passeurs, les trafics d'êtres humains et l'immigration clandestine", alors qu'une économie de l'ombre s'est développée pour faire gagner la Grande-Bretagne aux migrants.


Selon le Home Office, des policiers britanniques vont être déployés à Calais pour lutter spécifiquement contre les passeurs, dans le cadre de cet accord. Eurotunnel a dénombré jusqu'à quelque 2.000 tentatives d'intrusion par nuit fin juillet, avant une décrue à 100 ou 200 en moyenne ces derniers jours. La sécurité a déjà été fortement renforcée sur le site, avec l'installation de nouvelles clôtures et l'arrivée de renforts policiers. Mais la maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, en veut plus. Elle demande à Londres et Paris 50 millions d'euros de "compensations financières" pour les "préjudices" provoqués par l'afflux de migrants. 

"Renforcer le dispositif humanitaire"

Depuis début juin, neuf migrants au moins sont morts en tentant de gagner l'Angleterre. L'accord comprendra, d'autre part, des mesures "renforçant le dispositif humanitaire développé sur place avec les associations et les élus locaux, en particulier pour la protection" des "plus vulnérables". Les migrants bénéficient d'un accueil de jour avec douches et repas au centre Jules-Ferry, et des places de nuit sont aussi réservées aux femmes et aux enfants. Mais la situation des quelque 3.000 migrants vivant dans la "new jungle" qui s'est développée sur la lande voisine est si dégradée, malgré les aménagements réalisés par les pouvoirs publics sur le bidonville, que des associations ont décidé cet été de lancer leur propre opération humanitaire. Début août, le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies a appelé la France à présenter un plan d'urgence "global" pour traiter la crise à Calais, avec les moyens mobilisés lors des catastrophes naturelles.


Bernard Cazeneuve poursuivra sa visite à Berlin où il rencontrera dans la soirée son homologue Thomas de Maizière, qui a annoncé mercredi que l'Allemagne attendait cette année "jusqu'à 800.000 demandeurs d'asile", un record absolu pour ce pays de 81 millions d'habitants. "C'est un vrai défi que nous allons surmonter", a-t-il affirmé, en assurant que l'Allemagne "n'est pas débordée". La chancelière Angela Merkel avait estimé dimanche que la question des migrants allait occuper les Européens "bien plus que la Grèce et la stabilité de l'euro". En juillet, le nombre d'arrivées de migrants sur les côtes européennes a atteint le niveau record de 107.500, soit un triplement sur un an, selon l'agence européenne Frontex. Les gouvernements européens se sont entendus le mois dernier pour réinstaller 22.504 réfugiés venus des camps syriens, mais pour les demandeurs d'asile arrivés en Italie et en Grèce, les ministres de l'Intérieur sont restés en dessous de l'objectif de 40.000 prises en charge.
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