Samedi 4 février, 900 lycéens et collégiens de Beaucamps-Ligny ont reçu Lili Leignel, rescapée de la Shoah. La Nordiste de 91 ans a livré son témoignage sur l'horreur des camps, exhortant la nouvelle génération à faire preuve de courage.
Samedi 4 février, la salle de Beaucamps-Ligny est comble. Sur l’estrade, Lili Leignel balaie du regard son audience. Âgée de 91 ans, cette rescapée de la Shoah est venue témoigner de l’horreur des camps, pour ne pas oublier. Dans sa robe colorée, elle raconte : "Au moment de notre arrestation, je venais tout juste d’avoir 11 ans".
Entre 1943 et 1945, la jeune Lili Keller-Rosenberg, sa mère et ses deux petits frères sont déportés à Ravensbrück, un camp de concentration situé à 80 km au nord de Berlin. Y ont été déportés 132 000 femmes et enfants, dont 90 000 ont été assassinés. "Dans les allées du camp, se promenaient constamment les SS, toujours accompagnés de leurs chiens terrifiants. », rapporte-t-elle, avant d'ajouter : "J’ai toujours peur des chiens".
Lili Leignel est par la suite déportée à Bergen-Belsen où sévit le typhus, renommé "le camp de la mort lente".
Les nazis aspergeaient les corps d’essence et y mettaient le feu. C’est cette odeur-là que l’on sentait à des kilomètres avant de pénétrer dans le camp.
Lili Leignel, rescapée de la Shoah
Si la voix de la rescapée tremble encore d’émotions, elle reste déterminée à faire passer un message d’espoir et d’avertissement. “Soyez courageux” presse-t-elle. Dans la salle, des joues rougies et des yeux chargés de larmes.
"Il faut vraiment que le message passe bien", explique Lili Leignel, dont le combat s’adresse aux nouvelles générations. Lorsqu’elle lit dans ses courriers “quand vous racontez, on s’y voit”, c’est que le but est atteint.
Présente ce 4 février, une collégienne lui donne raison. "Avec les livres d’histoire, on a un certain détachement, alors qu’avoir un témoin direct de ce qui a été vu, c’est une preuve de plus de ce qui s’est passé” expose-t-elle. Un récit que la Nordiste compte bien continuer à partager jusqu’au bout, auprès de ceux qu’elle appelle affectueusement ses "petits messagers".