Joseph Anthelme Fournier, un nom qui traînera longtemps l’image d’un lâche qui a renoncé trop vite face à l’ennemi. La paix revenue, un procès le réhabilitera, sans doute trop tard…car en ce début de conflit, il fallait bien désigner des responsables à ce qui ressemblait fort à une débâcle
2 août 1914, jour de la mobilisation, le général Fournier, gouverneur de la place forte de Maubeuge avertit par télégramme le ministre de la Guerre de ses craintes en cas d’invasion par la Belgique. Et il sait de quoi il parle, le général est aussi officier de génie.
Dès son installation, il n’a eu de cesse de dénoncer les failles de la ceinture fortifiée. Non seulement, on ne l’écoute pas mais le ministre l’accuse de défaitisme, il le destitue. Pour le général, c’est le début du cauchemar : Dans la ville, on l’insulte, on raconte que sa femme est allemande….
Et pourtant, courageusement, avant le siège de Maubeuge, il avait pris sous sa responsabilité de faire travailler 30 000 ouvriers pour combler 4 kilomètres non défendus .
Cela n’empêchera pas les Allemands de prendre la ville. Le 8 septembre, le général Fournier signe la reddition. L’état-major le tient pour responsable de la lourde défaite. Il fait de lui un bouc-émissaire.
En 1920, un procès s’ouvre où il comparait en conseil de guerre aux côtés de 6 de ses officiers de l’époque. Tous les accusés seront acquittés.
Le maréchal Joffre déclare :
Le général Fournier reçoit en 1921 la cravate de laJe Ne peux dire qu’une chose, la place de Maubeuge a contribué à la victoire de la Marne
Légion d’honneur, trop tard…
Maigre revanche : cette rue de Maubeuge qui porte son nom, elle ne sera baptisée qu’à la fin des années soixante, plus de 40 ans après la siège de Maubeuge…