Du 1er au 14 janvier 2022, l'Isarien Étienne Smulevici participera pour la 40e et dernière fois au rallye Dakar en Arabie Saoudite. L'occasion de revenir sur le parcours du recordman des participations. Portrait.
Il est le plus expérimenté de ces aventuriers du désert. 39 Paris-Dakar au compteur dont 26 arrivées. Étienne Smulevici, l’inoxydable Monsieur Dakar, raccroche le casque en 2022 : "Pourquoi m'arrêter à 40 ? Je me suis dit : on n'arrête pas à 39, ni à 41. 40, c'est un chiffre rond qui me va bien."
En 1983, il participe pour la première fois à la course. "C'est mon plus beau souvenir. C'était conforme à tous mes rêves. À mon retour, je ne souhaitais qu'une seule chose, c'était repartir. Tous ces mois de janvier sont devenus une tranche de vie très importante. J'ai fini par en faire mon métier", raconte-t-il non sans émotion.
Voiture, camion... il jongle entre les catégories
Et malgré quelques ratés, comme en 2014 lors de la 4e étape entre San Juan et Chilecito en Argentine lorsqu'il retourne sa voiture, Étienne Smulevici ne recule devant rien. Il sera le premier à faire l’aventure en solitaire et sans assistance. En 2017, il change de véhicule, prend le départ en camion et arrive deuxième de sa catégorie : "Quand on a passé la ligne d'arrivée, on a hurlé de joie tous les trois."
Présent lors de l'accident de Daniel Balavoine
Un témoin historique des meilleurs comme des pires moments. La mort de Daniel Balavoine et Thierry Sabine, créateur et figure incontournable du Paris-Dakar, fait la Une en 1986. Étienne Smulevici, lui, est sur place : "Je ne voulais pas y croire. Ce n'était pas possible. C'est gravé dans mon esprit. Tous les ans, j'ai une pensée pour eux."
C'est loin des dunes, à Lamorlaye dans l'Oise où il vit, qu'il a préparé son ultime Dakar. À 73 ans, pour sa dernière participation, il endosse le rôle de team manager et sera ainsi le chef d'orchestre de l'équipe. Il dira au revoir au Dakar après 8 000 kilomètres en Arabie Saoudite : "Il y a un temps pour tout. Je souhaite à tout sportif d'avoir eu la longue carrière que j'ai eue. 40 ans de bonheur, il y a peu de sport où on peut tenir 40 ans. J'ai la chance d'être dans une discipline où il faut plus de qualités d'endurance que de sprint."
Après 40 Paris-Dakar, Étienne Smulevici pourra-t-il vraiment se passer du désert ? Rien n'est moins sûr pour cet amoureux de la course... Réponse en 2023.