Professeure de français au collège de Gouvieux dans l'Oise, Anne-Claire Rossignol a été suspendue de ses fonctions car elle a refusé de porter le masque durant la classe. Selon elle, cette obligation l'empêcherait de dispenser ses cours normalement.
Malgré le contexte sanitaire et l'obligation pour les enseignants de porter le masque durant les cours, Anne-Claire Rossignol, professeure de français au collège de Gouvieux dans l'Oise, a décidé de ne pas respecter cette consigne.
Pour avoir retiré le masque en classe, l'enseignante a été suspendue de ses fonctions pour une durée indéterminée. Lundi 15 novembre, elle a été reçue par le rectorat de l'académie d'Amiens. "J'ai eu un discours très cordial et pour l'instant, il n'a pas été question de radiation. La discussion est restée sur un plan administratif", confirme-t-elle.
"J'ai aménagé un espace pour être loin des élèves"
L'enseignante explique dans quel contexte elle a décidé de retirer son masque. "Je tiens à préciser que je suis vaccinée, je n'ai jamais enlevé mon masque à proximité des élèves, je l'ai fait dans une salle où j'ai aménagé un espace pour être loin d'eux, à plus de 2 mètres, portes et fenêtres ouvertes. Je ne remets pas en cause le protocole sanitaire, je l'ai enlevé dans des conditions très particulières."
Or, même avec un tel aménagement, le port du masque est tout de même obligatoire pour les enseignants. Dans une lettre adressée au ministre de l'Éducation, Anne-Claire Rossignol avait fait part de sa position. "Quand on fait le métier d'enseignant, c'est un métier de communication dans lequel on doit faire passer des émotions. Notre visage, c'est notre outil de travail donc quand on est masqué, il ne se passe rien dans la tête de l'enfant, l'apprentissage se fait beaucoup moins bien. La communication est extrêmement gênée."
D'autres mesures envisageables
À l'heure où les contaminations sont en hausse, la professeure estime que les enseignants peuvent tout de même dispenser leurs cours sans porter de masque. "C'est tout de même possible, il y a l'aération, la distance. Pour le moment, on ne sait pas bien de quoi on parle", affirme-t-elle.
Malgré la suspension de ses fonctions, l'enseignante maintient sa toujours position : "j'ai reçu de nombreux soutiens. Je pense que le message est reçu et compris. C'est ce qui me motive", conclut-elle.