Environ 400 euros de ferrailles ont été volés le 20 décembre dernier à Crèvecœur-le-Grand, dans l'Oise. Pour cette association qui s'occupe de réparer d'anciens trains et de remettre en service une ancienne voie ferrée, c'est une mauvaise nouvelle. D'autant plus que les éclisses des chemins de fer qu'ils restaurent ne sont plus commercialisées et plus difficiles à trouver.
Réparer de vieux trains et remettre en service une ancienne voie ferrée, c'est le rêve que réalise cette association installée à Crèvecœur-le-Grand depuis 10 ans. Mais le 20 décembre, en arrivant au chantier au bout de la ligne, les bénévoles ont eu une mauvaise surprise.
"On est venu à 9 heures avant l'équipe parce qu'on allait récupérer des éclisses, il nous en manquait, et là, on tombe sur une caisse qui avait été vidée", explique Claude Bouchaud, bénévole de l'association MTVS. Cela représente environ 500 mètres de voie. "Il en manquait 30. Donc c'est très gênant pour relier ce rail au suivant, il nous manque donc 30, 35 éclisses, ce qui représente les 500 mètres à venir".
Claude Bouchaud admet que lui et ses collègues sont "tellement habitués à avoir des emmerdes" que leur première réaction a été : "la journée ne va pas s'arrêter là, on est habitués, tout de suite, on trouve une solution".
Retrouver le bon modèle d'éclisse
Une plainte a été déposée à la gendarmerie. Il y en a pour 400 euros de ferraille, mais ce n'est pas la perte financière qui inquiète l'association, le problème, c'est de retrouver le bon modèle d'éclisse qui n'est plus utilisé de nos jours.
"Ce qui diffère souvent, c'est la hauteur de l'éclisse et les entraxes de perçage de trous, donc l'idéal, ce serait de retrouver exactement les mêmes modèles pour éviter de devoir repercer tous les trous", souligne Anthony Wagner, vice-président de l'association Musée des tramways à vapeur et chemins de fer secondaires (MTVS). Ils cherchent un modèle qu'on trouve désormais "sur les anciennes lignes un peu abandonnées", qui est parti en ferraille, "donc c'est pour ça que c'est un peu plus difficile à trouver".
Là, c'est de l'atteinte à un bien public, c'est ça qui me dérange. On est là, c'est le patrimoine, c'est des bénévoles. On n'est pas une entreprise, ils se volent eux-mêmes.
Claude Bouchaud, bénévole de l'association MTVS
Alors, pour continuer son chantier, l'association lance un appel à la solidarité. "S'il y a des entreprises qui ont ce modèle en stock ou qui ont prévu d'en déposer, plutôt que de le mettre en ferraille, s'ils peuvent nous en faire don, ça permettra à notre association de poursuivre l'aventure", explique Anthony Wagner.
"Une satisfaction personnelle"
L'association a repris cette ligne il y a 10 ans. "Là, on exploite une partie d'un peu plus de 3,5 km jusqu'à Rotangy et en tout, actuellement, on a reposé 5 km de voie, donc on est bientôt des 12 km qui sont prévus".
Au départ, ils ont débuté avec "peu de moyens matériels et petit à petit, on s'est équipé, des personnes ont commencé à connaître un peu comment ça se passe, donc plus ça va, plus ça va vite. Là, en ce moment, on fait un kilomètre par an sur le chantier, on est une petite quinzaine sur le chantier", précise Anthony Wagner.
Quoi qu'il en soit, il en faudra plus pour décourager ces passionnés qui voient dans ce projet "de la satisfaction personnelle, c'est un projet qu'on a créé, qui dure dans le temps. C'est de faire revivre un petit peu cette période passée des petits trains qui desservaient les campagnes".
Ce qui les encourage, c'est le côté "chemin de fer qui est historique, et il y a aussi l'aventure humaine qui est derrière, c'est une bande de copains et copines, et la satisfaction du public, d'être contents de voir comment ça fonctionnait", conclut-il. L'équipe reprendra le chantier dès la fin du mois de janvier.
Avec Claire-Marine Selles / FTV